Après une année d’existence, l’association “Les Voix Vertes du Ternois” a réussi son pari de faire entendre la cause environnementale sur le territoire. Fort d’une quarantaine de membres, le groupe a constitué des groupes de travail sur diverses thématiques, à commencer par la sauvegarde du corridor biologique constitué sur l’ancienne voie ferrée reliant Saint-Pol à Auxi, en passant par Frévent. Le département envisageait d’utiliser cette continuité de vingt-sept kilomètres pour créer une véloroute : un non-sens écologique pour les défenseurs de l’environnement – et donc de l’usage du vélo ! Baptisée “Les Voix Vertes du Ternois” en référence à ce combat originel, l’association s’est mobilisée avec une pétition, une sortie nature à la découverte de l’ancienne voie ferrée, et surtout en participant au comité de pilotage du projet. Les représentants ont ainsi pu décliner leurs arguments et peser sur les décisions des élus : finalement, sur les vingt-sept kilomètres d’ancienne voie ferrée, seuls six sont toujours concernés par de possibles aménagements, à Hautecloque, Sibiville et Séricourt. Le reste de la véloroute devrait se faire sur des routes existantes – notamment à Herlincourt, qui accueillait l’assemblée générale de l’association. Une demi-victoire, mais l’association ne baisse pas les armes et reste mobilisée pour sauver le tronçon toujours menacé et ainsi maintenir la continuité écologique.
Les militants se sont fédérés autour de la défense de l’ancienne voie ferrée, mais ils partagent nombre d’autres préoccupations pour le territoire. Dévoilé par le Gobelin du Ternois l’année dernière, le projet d’implantation d’une usine d’incinération et de méthanisation des déchets à Saint-Pol inquiète les défenseurs de l’environnement : « Nous avons rencontré le président de TernoisCom et les promoteurs de ce projet industriel très important par sa dimension et ses impacts. La nature et le fonctionnement des installations nous ont été décrits, ainsi que la nature et la provenance des déchets qui y seront traités et valorisés », rapporte Philippe Galez. Il espère une rencontre prochaine avec les initiateurs du projet, même si pour l’instant, aucune information officielle n’a filtré – sauf la promesse de la création d’une quarantaine d’emplois. Là encore, si les écolos sont pour le traitement des déchets et la production d’énergie décarbonée, tout cela ne doit pas se faire n’importe comment et dans n’importe quelles conditions ! Il ne s’agirait pas de faire du Ternois la poubelle de tri et le composteur du Pas-de-Calais…
Vigilance sur les nuisances sonores du circuit de Croix et les rejets dans la Ternoise
Si les Voix Vertes sont vigilantes sur les projets à venir pouvant toucher l’environnement, elles sont également là pour dénoncer les atteintes récurrentes, à l’image de la pollution sonore générée par le circuit de Croix en Ternois : « Le fonctionnement de ce circuit automobile pose problème aux habitants des communes alentour, notamment en terme de nuisances sonores. Par ailleurs, le projet d’agrandissement ou de réaménagement des pistes et des parkings inquiète en terme de gestion des ruissellements d’eau chargée en particules et en hydrocarbures dans le milieu naturel. » Pour Michel Feutry, « ils ne respectent pas la législation et on va travailler pour que ce soit le cas et qu’ils s’alignent sur les autres circuits qui ont des émissions sonores bien moindres ». Le militant a également évoqué une autre pollution récurrente : les rejets dans la Ternoise, notamment ceux issus de la zone industrielle de Saint-Pol, suspectés d’être néfastes pour la rivière et ses habitants. « L’association des pêcheurs avait déjà alerté l’office français de la biodiversité », souligne Claude Roussez, élue d’opposition à Saint-Pol. « Mais personne n’est remontée jusqu’à la source de la pollution », déplore Michel Feutry, qui mène son enquête. Sur la question de l’eau toujours, l’association s’est interrogée sur certaines pratiques d’irrigation cet été, en plein jour et en plein soleil, ou sous la pluie : un courrier – resté sans réponse – a été envoyé à la préfecture à ce propos. L’association est également intervenue à Wail où la municipalité envisageait l’abattage d’un alignement de vingt-neuf tilleuls : « Le maire a évoqué un problème sanitaire sur trois arbres, mais cela ne justifie pas de tous les couper. Il n’était pas au courant de la loi interdisant tout abattage d’arbres en alignement continu. C’est un dossier qu’on va suivre », annonce Philippe Galez, qui n’a pas finit d’envoyer des courriers pour alerter sur les pratiques et projets délétères pour l’environnement dans le Ternois. Autant de papiers que les militants espèrent ne pas voir finir à la poubelle, même dans la bonne !
Les Voix Vertes du Ternois
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