Les établissements de santé du Ternois préparent le retour à la normale, tout en maintenant leur vigilance

Avec quinze décès dans les établissements hospitaliers et des dizaines de cas recensés, le Ternois n’a pas été épargné par l’épidémie de Covid-19. Néanmoins, la situation s’assainit, les établissements de soins retrouvent progressivement une activité normale, tout en maintenant la vigilance et les précautions nécessaires. Le centre hospitalier du Ternois a été particulièrement touché, totalisant douze décès liés à la Covid, dont huit à l’unité de vie Alzheimer de Gauchin-Verloingt fin mars. « Depuis le 13 mars, nous avons isolé cinquante-quatre résidents et recensé vingt-six cas de Covid confirmés, résume le docteur Soadjédé. La situation revient progressivement à la normale. Les derniers tests que nous avons réalisés pour nos résidents sont revenus négatifs. »

« Le virus circule toujours, mais nous avons appris à vivre avec en mettant en place des mesures de précautions et de dépistage. »

Claire Vincent, directrice déléguée du centre hospitalier du Ternois

Désormais, la difficulté est de réussir à retrouver un fonctionnement le plus normal possible, tout en évitant de nouvelles contaminations : « Le virus circule toujours, mais nous avons appris à vivre avec en mettant en place des mesures de précautions et de dépistage. Nos établissements sont des lieux de vie avant tout, nos résidents ont besoin d’animation, de stimulation, de voir leur famille. Nous devons réussir à concilier ces besoins avec les précautions sanitaires », selon Claire Vincent, directrice déléguée du centre hospitalier du Ternois. Les visites ont repris, avec des règles strictes ; les professionnels extérieurs peuvent de nouveau intervenir auprès des résidents ; des animations collectives sont de nouveau organisées pour de petits groupes. « Nous n’avons pas de visibilité sur l’avenir. Tout se fait de manière progressive, en s’adaptant aux situations des différents établissements », assure la directrice.

« Nous sommes toujours au stade 2 du plan blanc, ce qui impose des mesures de restriction à l’entrée de la polyclinique. »

Laurent De Rycke, directeur de la polyclinique du Ternois

Durant la crise, le centre hospitalier a pu compter sur son partenariat avec la polyclinique du Ternois qui a pris en charge plusieurs résidents dans la cellule Covid-19, ouverte fin mars. « Nous avons accueilli une trentaine de patients dans cette cellule. Depuis deux semaines, nous avons moins de cas à prendre en charge. Le service s’allège puisque nous avons désormais sept patients dans l’unité. Pour l’instant, on la maintient, le temps de s’assurer que le déconfinement ne va pas entraîner de nouveaux cas », indique le directeur, Laurent De Rycke. La cellule Covid dispose de quatorze lits pour accueillir des cas ne nécessitant pas de réanimation ou des patients en rémission, mais la polyclinique a tout de même déploré trois décès durant la crise. Néanmoins, l’établissement reprend petit à petit ses autres activités, notamment pour les consultations qui ont redémarré progressivement : « Toutes les consultations auront repris au 25 mai, mais nous sommes toujours au stade 2 du plan blanc, ce qui impose des mesures de restriction à l’entrée de la polyclinique, avec notamment la prise de température pour toutes les personnes », souligne le directeur, qui espère un retour à la normale d’ici début juin, mais tout en gardant la possibilité de revenir en arrière si la situation sanitaire venait à se dégrader à nouveau.

« Certains de nos personnels sont toujours contaminés aujourd’hui et nous en aurons probablement d’autres si l’épidémie se poursuit »

Laurent De Rycke, directeur de la polyclinique du Ternois

La polyclinique a pu maintenir son activité grâce notamment au recours à la réserve sanitaire de l’ARS : « Nous avons toujours deux personnes quasiment à temps plein, ainsi que d’autres professionnels pour nous assister les week-ends.» Ces aides ponctuelles ont permis de remplacer les salariés en congés, mais aussi ceux éloignés de l’établissement par précaution ou parce qu’ils étaient effectivement contaminés : « Un certain nombre de nos personnels ont été touchés, parfois de façon asymptomatique. Certains sont toujours contaminés aujourd’hui et nous en aurons probablement d’autres si l’épidémie se poursuit », prévient Laurent De Rycke. Le personnel soignant a été particulièrement touché, comme a pu le constater le docteur Turi au sein de la cellule Covid de la maison de santé Léonard-de-Vinci : « Nous avons dépisté une quinzaine de cas positifs et la plupart était des personnels de santé. C’est aussi parce que ce sont ceux qui ont été le plus testés », souligne le docteur, qui n’a enregistré aucun cas dans son équipe. En revanche, au centre hospitalier du Ternois voisin, sur les quelque soixante-dix salariés qui ont été en arrêt depuis mi-mars, la moitié s’est avérée positive au coronavirus.

« Pour l’instant, on ne pense pas à l’après, on est toujours dans la crise. De plus, l’épidémie n’est pas terminée, nous ne devons pas relâcher notre vigilance. »

Docteur Laurent Turi, Maison de santé Léonard-de-Vinci de Gauchin-Verloingt

Pour le docteur Turi, la situation est en train de se normaliser : « C’est une phase qui s’achève et une autre qui commence. Après le pic épidémique, nous devons gérer la reprise d’activité normale, avec des mesures de protection optimales à la maison de santé et pendant les visites. Nous sommes toujours centre Covid reconnu par l’ARS, nous avons été prolongés jusqu’au 15 juin, mais nos missions ont évolué. Nous avons moins de consultations pour des suspicions de Covid, mais nous en avons réalisé près de trois cent cinquante depuis mi-mars. Désormais, nous effectuons des prélèvements pour les patients présentant des symptômes, sur prescription de l’assurance maladie. On suit toujours les personnes qui ont été contaminées, qui peuvent présenter des séquelles ou des perturbations dans les maladies chroniques. » Le docteur Turi et son équipe sont particulièrement vigilants concernant les patients qui auraient pu renoncer à leurs soins durant la période de crise, mais aussi les conséquences psychologiques du confinement : « Pour certaines personnes, ça a été un orage cérébral : certaines ont déprimé, d’autres ont même pu devenir dangereuses. Pour l’instant, on ne pense pas à l’après, on est toujours dans la crise. De plus, l’épidémie n’est pas terminée, nous ne devons pas relâcher notre vigilance. »

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