Alors qu’au niveau national, la défiance envers le pouvoir ne diminue pas, les lycéens du Ternois, silencieux jusqu’alors, ont finalement décidé de se faire entendre. Une cinquantaine d’élèves du lycée Mendès-France ont décidé de se mobiliser à leur tour et ont manifesté leur opposition à la réforme des retraites. Jeudi matin, ils ont quitté leur établissement à pied et ont traversé la ville jusque chez leurs homologues du lycée Châtelet. Ces derniers s’étaient rassemblés lundi matin pour dénoncer la réforme du bac – ils ont d’ailleurs reçu le soutien de trente-sept de leurs professeurs – mais pour les élèves du lycée d’enseignement professionnel de Saint-Pol, c’est bien la perspective de devoir travailler jusque soixante-quatre ans qu’ils ont voulu brocarder. « Je veux être aide-soignante, c’est un travail physique et je me vois mal faire ça jusque soixante-quatre ans », déclarait une manifestante, approuvée par un de ses camarades : « Ceux qui bossent à l’usine ou sur les chantiers ne pourront pas continuer aussi longtemps. » Quelques protestataires avaient confectionné des pancartes reprenant certains des slogans qu’on peut régulièrement lire en manifestation et beaucoup ont bien compris l’argumentaire développé depuis le début du mouvement social : « On parle de la retraite à soixante-quatre ans, mais quel âge ce sera pour nous ? On veut pouvoir profiter de la retraite en étant en bonne santé », reprenaient les jeunes, bien conscient que cette réforme les concerne autant que ceux qui sont déjà sur le marché du travail. Après s’être exprimés dans une ambiance festive sur le parvis du lycée Châtelet, les manifestants sont repartis en petits groupes, sous la surveillance bienveillante de la gendarmerie et de la police municipale, qui ont échangé avec les jeunes pour assurer le bon déroulement de la manifestation.