Des financements complémentaires demandés pour l’hôtel communautaire

Les élus du conseil communautaire de TernoisCom sont appelés à se réunir pour la dernière fois de la mandature ce vendredi. L’occasion de les informer sur l’avancée d’un projet-phare : la construction d’un hôtel communautaire dans la zone d’activités d’Herlin-le-Sec. Les conseillers communautaires avaient pu découvrir le nouveau projet dans le Gobelin du Ternois et l’Abeille de la Ternoise en décembre dernier. Ils trouveront ici quelques nouveaux éléments, issus notamment d’un entretien avec Marc Bridoux qui est demeuré un fervent défenseur du projet.

Pose de la première pierre en toute discrétion

Le mardi 4 février, la cérémonie de pose de la première pierre du bâtiment s’est déroulée à Herlin-le-Sec en tout petit comité. Alors que ce genre de manifestation vise généralement à faire connaître le lancement des travaux, la presse n’avait pas été conviée et aucune photographie n’aurait été prise par TernoisCom. Quant aux participants, seuls le président, les vice-présidents et les entreprises retenues étaient présents, mais pas les conseillers communautaires ni les partenaires du projet. « Période de réserve électorale. On a fait ça discrètement. », justifie laconiquement Marc Bridoux.

Quel montant pour le projet ?

« On pense que la dépense serait de l’ordre de trois millions d’euros, hors subventions », annonçait le président Bridoux lors du débat d’orientations budgétaires de mars 2018. C’est d’ailleurs cette somme qui a été reprise dans les budgets primitifs 2018 et 2019. Le 29 janvier dernier, La Voix du Nord annonçait un projet d’un montant de 4,1 millions TTC. Le président précise qu’il s’agit du montant total du projet et qu’il se décompose ainsi : 3 117 500 millions d’euros HT pour le bâtiment principal ; 249 500 euros HT pour le bâtiment de stockage ; 298 000 euros HT pour l’achat des terrains ; et le reste pour l’aménagement des locaux.

Quelles subventions obtenues et à venir ?

« Normalement, on n’a rien sur ce type de bâtiment : c’est un bâtiment public et personne ne finance les bâtiments publics. On pense obtenir 1,5 million d’euros. » Le totem installé à l’entrée du chantier d’Herlin-le-Sec affiche déjà les logos de l’État et de la Fédération départementale de l’énergie : lors du prochain conseil communautaire, les élus seront invités à valider les demandes de subventions auprès de ces deux partenaires. D’autres subventions ont été demandées à l’État, la région, le département, la CAF et la MSA. Un optimiste plan de subventions tablait sur 80 % de subventions, mais le président affirme aujourd’hui : « On n’a pas de plan de financement à 80 % de subventions, on n’a jamais espéré autant. Normalement, c’est zéro. » « Au départ, on espérait avoir le département, mais il nous a dit qu’il ne financerait pas. On demande toujours le maximum », précise la directrice générale des services, Laurence Théret. De fait, le département ne suivra pas un projet hors agglomération ; la région n’a toujours rien voté, selon nos confrères de l’Abeille de la Ternoise. En revanche, l’État s’est engagé sur 435 000 euros. Lors du débat d’orientation budgétaire de mars 2019, il était annoncé que 1 334 000 euros de subventions avaient été accordées, mais le président précise et attaque : « Nous n’inscrivons jamais une subvention avant de l’avoir encaissée. À force que les uns et les autres décrient le projet, on finit par attirer l’attention de certains qui peuvent être frileux à distribuer des subventions. »

Le plan de financement prévisionnel sur le projet initial (juin 2018)

Un projet revu à la baisse, sans être présenté aux élus

En décembre 2017, après avoir voté l’implantation de l’hôtel communautaire dans la zone d’activités d’Herlin-le-Sec, les conseillers communautaires ont découvert les plans d’un bâtiment sur trois étages, qui n’a plus rien à voir avec celui qui est en train de sortir de terre. « Le projet initial était peu réaliste : 4,8 millions d’euros, ça fait lourd. À l’origine, on devait aller chez Duffroy (NDR : rue des Fonts-Viviers à Saint-Pol) et il fallait faire des étages, ce qui s’est avéré impossible pour l’architecte des bâtiments de France. On a beaucoup travaillé dessus, avec le personnel et avec le bureau qui a été unanime. On informera les élus en conseil communautaire », explique le président de TernoisCom. Cette baisse a d’ailleurs permis de réintégrer le bâtiment de stockage qui avait été sorti du projet pour réduire les coûts : « On a baissé grandement le prix par rapport au projet initial. On s’est posé la question de savoir où stocker le matériel sans avoir à courir dans tout Saint-Pol. La négociation de l’appel d’offres nous a permis de récupérer à peu près le prix de ce bâtiment, qui représente 249 500 euros. » L’ensemble devrait être terminé en 2021.

Et la « maison des services au public » dans tout ça ?

Sur le totem du chantier, le projet est présenté comme une « maison des services au public ». Dans les faits, l’accueil de permanences pour différents organismes devrait occuper deux pièces, comme nous l’avions annoncé au mois de décembre, mais Marc Bridoux précise : « On aura une grande salle de réunion avec des murs glissants. On pourra accueillir jusqu’à six services différents. Ils ne seront pas là toute la semaine, ça va tourner. » Le président rappelle que TernoisCom accueille déjà des permanences de la CAF, de l’Espace info énergie et de la Caisse de retraite. Une permanence va également être proposée à partir de mi-mars avec un délégué du droit : « Il pourra recevoir toute personne se posant des questions de droit public ou privé et il leur apportera une réponse. Bien d’autres services frappent à notre porte, mais pour l’instant, nous n’avons pas la place pour accueillir tout le monde convenablement. Le tribunal souhaite aussi faire une permanence en matière de droit. Avec le bâtiment qui est en train de se construire, l’objectif sera d’amener un maximum de services au public. » En incluant évidemment les quelque soixante-cinq agents de la collectivité.

Quelle accessibilité pour le public ?

Pour les cyclistes et encore plus les piétons, la zone d’activités d’Herlin est difficilement accessible, ce que ne nie pas le président qui promet une solution pour résoudre ce problème. Depuis longtemps, il évoque une navette, qu’il souhaitait initialement faire financer par le centre Leclerc, mais il vise maintenant plus large : « On aura évidemment une solution pour permettre aux gens de la ville de monter là-haut sans avoir à marcher ou à pédaler. Et ça permettra aussi d’arroser la ville : le centre, mais aussi la gare, la polyclinique, la maison de santé, la rue de Canteraine… On aura des sponsors qui nous permettront d’avoir la navette, on va la gérer nous-mêmes. » En revanche, Marc Bridoux est demeuré silencieux sur les sponsors en question.

Quid du futur ancien siège, place Mitterrand à Saint-Pol ?

« On nous a fait le procès de créer une friche supplémentaire à Saint-Pol. On s’en va mais on a trouvé une solution pour faire un centre de formation », annonce Marc Bridoux qui ne veut pas en dire plus sur le sujet. « Nous avons la volonté de le faire et nous le ferons, avec l’accord du propriétaire, bien entendu. On a des idées, on les fait avancer et on les propose au propriétaire. Nous avons construit ce projet avec l’ADEFI afin de transformer ce bâtiment en centre de formation pour les habitants du Ternois et d’ailleurs, ce sera ouvert à tout le monde. La ville de Saint-Pol sera payée d’un loyer assuré. » Mais Marc Bridoux est demeuré évasif sur le payeur : l’ADEFI et/ou TernoisCom ? « Le montage, c’est nous que ça regarde, on ne sait pas encore. Mais la ville sera assurée de ne pas avoir une friche. » De même, le terrain et la maison appartenant à l’entreprise Duffroy, rue des Fonts-Viviers, font l’objet d’une étude « à l’état d’embryon », mais là-encore, Marc Bridoux est demeuré mystérieux.

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