« Nous en sommes à quatre semaines d’isolement et malgré cela, nous avons encore eu un cas positif lors du dernier dépistage sur les sept personnes qui n’avaient pas été touchées jusqu’alors. Ça a été la douche froide », déplore Michaël Knopp. Le directeur du dispositif habitat et vie sociale du Ternois et l’Agence régionale de santé ont néanmoins décidé de lever les mesures sanitaires pour tous les résidents du foyer de Canteraine qui ont contracté la Covid-19 depuis plus de dix jours : « On veut redonner un peu de liberté aux résidents. Une société spécialisée est intervenue pour réaliser la nébulisation des locaux afin de désinfecter les trois hébergements et les parties communes. Nous rouvrirons progressivement l’accueil de jour à partir de mercredi. On ne peut pas reprendre l’ensemble de nos activités, nous devons y aller progressivement. Nous avons trois hébergements distincts et nous ne pouvons pas nous permettre pour l’instant de mélanger les groupes. »
Six des quarante-six adultes accompagnés sont toujours négatifs à la Covid-19
Ce week-end, les repas ont encore été pris en chambre, puis ils le seront en groupe dans chaque foyer, en attendant le retour à la “normale” : « On va organiser les repas dans les hébergements et on ne reprendra la restauration commune qu’une semaine plus tard. Tant qu’on n’a pas le retour des prochains tests, on maintient tous les équipements de protection pour le personnel : surblouse, masque FFP2… » Les seuls restant à l’isolement sont les six résidents toujours négatifs : ils seront de nouveau dépistés le 15 mars. Le dernier cas positif, identifié vendredi, doit également respecter un isolement de dix jours avant de rejoindre les autres résidents déjà contaminés. D’ailleurs, les quelques résidents qui ont rencontré des complications de santé sont aujourd’hui tirés d’affaire.
« On a des gens qui ont du mal à sortir de leur chambre, à retrouver une vie normale. On a demandé l’intervention du kiné pour des personnes qui seraient restées trop longtemps immobilisées. »
Michaël Knopp, directeur du dispositif habitat et vie sociale du Ternois
Tout comme depuis le début de la crise, les principales difficultés portent sur les retombées psychiques de la situation sur des résidents déjà fragiles : « Là, on doit gérer les conséquences de l’isolement : on a des gens qui ont du mal à sortir de leur chambre, à retrouver une vie normale. On a demandé l’intervention du kiné pour des personnes qui seraient restées trop longtemps immobilisées. Pour égayer les journées et limiter les impacts négatifs, nous avons proposé une petite animation chaque jour : camion pizza, Cirqu’en Cavale, Clar’en Ternois, ferme itinérante… Désormais, nous devons retrouver un mode de vie “normal”, comme avant le cluster, mais le couvre-feu et l’instauration du confinement le week-end ne vont pas nous aider. » Les retours en famille pourraient reprendre le week-end prochain, après avoir été suspendus durant un mois. Du côté des agents, la situation s’améliore également. Alors que les contaminations s’étaient poursuivies ces dernières semaines, touchant plus d’une vingtaine d’entre eux, aucun nouveau cas n’a été détecté depuis une semaine : « Une quinzaine de professionnels ont d’ores et déjà repris. Ce lundi, nous aurons récupéré tous nos infirmiers. Nous avons encore huit personnes en arrêt en lien avec la Covid-19. Certains ont du mal à se remettre de la maladie, d’autres sont mis en retrait préventivement car ils sont considérés à risques », précise le directeur, soulagé de retrouver ses effectifs et d’entrevoir une sortie de crise, qu’il espère annoncer le 15 mars, si aucun nouveau cas n’est repéré d’ici-là.