Saint-Pol : un nouveau cinéma de trois salles en projet sur le site de l’ancien Carrefour

Et si Saint-Pol accueillait un nouveau cinéma flambant neuf ? Le projet est très sérieux, les plans sont dessinés, le permis de construire pourrait même être déposé très rapidement ! C’est en tout cas le souhait de la société Oxial qui a racheté le site de l’ancien Carrefour, dans le centre-ville de Saint-Pol. Un premier projet de réhabilitation a été abandonné à cause de la vétusté du bâtiment, puis un deuxième avec une salle de sport n’a pu se concrétiser, voici donc la troisième mouture avec un cinéma équipé de trois salles, pour un total de près de quatre cents places. « On espère que la troisième sera la bonne ! On a beaucoup travaillé pour monter ce dossier. Construire un cinéma, c’est vraiment un projet particulier, avec des contraintes techniques : il faut une certaine hauteur, un recul par rapport à l’écran, une inclinaison… C’était une première pour nous. Si on s’est lancé là-dedans, c’est qu’on y croit », insiste Julien Boittelle, directeur immobilier chez Oxial. Le promoteur immobilier, bien implanté à Arras, a cette fois jeté son dévolu sur Saint-Pol : « Je revois mon architecte me dire “Le Ternois, c’est l’avenir !”. Même si c’est une petite ville, on a toutes les conditions réunies : un centre-ville accessible, un parc à côté, la gare juste derrière… Ce type d’emplacement peut permettre de faire du logement, de la résidence aidée ou seniors, des bureaux, du coworking, du commerce… Quand on fait du beau, même sur des petites ou moyennes villes, on est récompensé », prédit Julien Boittelle, avec des arguments qui font écho à ceux des promoteurs qui ont prévu de requalifier l’ancien collège Saint-Louis, en face de la friche Carrefour. C’est donc tout un quartier qui pourrait renaître et offrir une nouvelle dynamique au centre-ville, reste à savoir avec quelles activités.

« On est conscient que sa réalisation dépendra de ce que la mairie peut allouer, en tenant compte des subventions qui peuvent être obtenues. »

Julien Boittelle, directeur immobilier chez Oxial

Le projet de cinéma n’est pas encore signé, mais tout est déjà pensé. Doté de trois salles, il pourrait donc accueillir près de quatre cents spectateurs, avec une grande salle d’environ deux cents places – et un écran plus grand qu’au Régency actuel – une plus petite d’une centaine de places et une troisième plus polyvalente pouvant être transformée en salle de réception ou de conférence. « Avec trois salles, le Régency pourra proposer une programmation plus riche. On voudrait aussi que ce soit un véritable lieu de vie, où les spectateurs pourraient poursuivre leur expérience après le film dans des espaces de rencontre. On n’a jamais construit de cinéma jusqu’à présent, c’est un beau défi », s’enthousiasme Julien Boittelle. Le promoteur immobilier a travaillé depuis des mois pour monter le projet, échangé avec l’équipe du Régency pour intégrer toutes les contraintes techniques, et se dit prêt à livrer un bâtiment avec un cinéma complet : « On a un projet clé en main, avec les fauteuils, les écrans, le matériel, les projecteurs… On essaie de faire quelque chose de beau, avec un maximum d’espaces vitrés (même si pour un cinéma, on est limité !) pour les espaces de circulation, avec une belle vue sur le parc. Le projet n’est pas complètement arrêté parce que, si ça ne se fait pas, on construira forcément quelque chose de très différent : on n’aura plus besoin de huit mètres de hauteur si on ne fait pas de cinéma », remarque le directeur immobilier, qui se dit prêt à déposer le permis de construire dès qu’il aura le feu vert de la municipalité. Il s’agit d’un investissement important pour la collectivité et pour l’instant, rien n’a été annoncé ou engagé du côté de la mairie : « C’est un vrai beau projet, mais qui nécessite beaucoup de ressources pour une ville comme Saint-Pol, reconnaît Julien Boittelle. On est conscient que sa réalisation dépendra de ce que la mairie peut allouer, en tenant compte des subventions qui peuvent être obtenues. Évidemment, financièrement, c’est un choix qui se ferait au détriment d’autres choses pour la municipalité. On propose de construire l’ensemble et de laisser le choix à la commune de l’acheter ou de le louer. »

« Les chiffres sont bons, on y croit et on sait que si ça se fait, ce sera une réussite. C’est une activité sans doute moins rentable qu’une grande enseigne sur un parking de zone commerciale, mais c’est un projet qui a du sens. »

Julien Boittelle, directeur immobilier chez Oxial

En attendant une réponse de la municipalité, le promoteur immobilier va débuter la première phase de travaux sur le site de l’ancien Carrefour, avec la construction d’un ensemble donnant sur le boulevard Carnot : « On est quasi prêts à déposer un permis pour une première phase de travaux sur le boulevard Carnot, avec quatre cellules professionnelles ou commerciales en rez-de-chaussée et huit appartements au-dessus, avec un accès par ascenseur, des terrasses et des places de parking. Là aussi, on veut faire des logements de qualité. On va conserver l’ancienne maison du docteur Théret et l’intégrer au programme immobilier. Sur cette partie-là, on va aller assez vite. Si on dépose le permis de construire au printemps, on devrait pouvoir livrer début 2026, voire en 2025. » Restera donc à décider de l’aménagement du reste de la friche, qui dépend de la concrétisation ou non du projet de cinéma : « On serait sur 1 000 m² de commerces en rez-de-chaussée ; 1 250 m² au premier étage pour le cinéma avec les trois salles, les sanitaires, les salles techniques… Le dernier niveau de ce bâtiment offrirait 250 m² pour une activité, avec une terrasse de 180 m², avec une belle vue et une bonne exposition. On aurait deux zones de stationnement : une sur l’avant et une entre les deux bâtiments. Ce site donne sur trois rues, ce qui offre de belles possibilités pour la circulation. Mais si on ne peut pas faire le cinéma, il faudra tout reprendre, car ça changera la nature du bâtiment. Peut-être ne fera-t-on que des cellules commerciales. Pour l’instant, on ne sait pas quelles activités pourraient s’y installer, car cela dépendra du projet global », prévient Julien Boittelle. Pour l’instant, il veut croire à la réalisation de ce projet, dont rêve d’ailleurs l’équipe du Régency depuis des années : des études ont même été réalisées et ont confirmé le potentiel offert qu’apporterait un agrandissement. « Le Régency pourrait faire beaucoup plus d’entrées avec plus de salles, estime Julien Boitelle. S’il peut monter en puissance, il pourra aussi être plus autonome financièrement et donc moins dépendre des subventions publiques, mais c’est un calcul à long terme. Les chiffres sont bons, on y croit et on sait que si ça se fait, ce sera une réussite. C’est une activité sans doute moins rentable qu’une grande enseigne sur un parking de zone commerciale, mais c’est un projet qui a du sens. Nous, on est prêts. »


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