Saint-Pol : les impôts fonciers augmentent de 2 %, après une hausse de 8 % l’an dernier

« Afin de faire face à l’inflation et à l’augmentation des coûts (denrées, matériaux, énergie…), je propose une augmentation des taux d’imposition, en passant la taxe sur le foncier bâti de 37,75% à 40,53 %, et la taxe sur le foncier non-bâti de 53,14 % à 54,20 %. L’augmentation de 2 % est un choix difficile à prendre, mais nous sommes responsables », a assumé Danielle Vasseur devant le conseil municipal, reprenant quasiment les mêmes termes que son prédécesseur, Benoît Demagny, lorsqu’il avait déjà annoncé l’année dernière une hausse de 8 %.

« On a bien fait d’augmenter les impôts l’an dernier pour éviter de taper dans ce fameux bas de laine et de se servir sur le passé », a assumé l’ancien maire, Benoît Demagny.

Cette première augmentation avait permis de faire rentrer quelque 170 000 euros supplémentaires et cette fois, ce sont près de 50 000 euros qui sont attendus. « Pour un foyer, ça représente autour de 20-25 euros par an », a estimé Benoît Demagny. « Plus les 80 euros de l’année dernière, on arrive donc à 100 euros de plus demandés aux propriétaires saint-polois, a surenchéri Betty Soyez, fer de lance de l’opposition dans ce débat. À cela s’ajoutent cette année les 7,1 % d’augmentation de la part de l’État. Autant dire que les taxes foncières vont flamber. […] J’entends bien que vous mettez en avant que c’est de plus en plus difficile pour la commune de Saint-Pol, mais je pense que ça l’est de plus en plus aussi pour les Saint-Polois. […] Il serait peut-être bienvenu de penser un peu aux Saint-Polois et de leur laisser le temps de respirer. » Betty Soyez a notamment souligné que la ville était « loin d’être en banqueroute », puisque le compte administratif de l’année 2022 affiche un excédent final de 1 326 942 €, « le bas de laine » comme l’appelle Benoît Demagny : « On a bien fait d’augmenter les impôts l’an dernier pour éviter de taper dans ce fameux bas de laine et de se servir sur le passé. […] C’est important de le faire, parce que tous les coûts montent. Sinon dans cinq ans, on va devoir repasser une praline importante. Il n’y avait pas eu d’augmentation des impôts depuis des années. Il vaut mieux faire des augmentations régulières pour suivre le coût de la vie – et avec 2 %, on est bien en-dessous de l’inflation. On pense qu’il vaut mieux faire un tout petit peu tous les ans plutôt qu’une grosse praline tous les vingt ans. »

« Vous demandez aux Saint-Polois de faire des efforts, est-ce que l’exemple ne devrait pas venir de la municipalité ? », a lancé Betty Soyez.

Deux visions de la gestion financière s’opposent, la majorité gardant en tête avant tout le désendettement de la ville et assumant des augmentations successives de l’imposition. Du pain béni pour toute opposition, d’autant plus en temps de crise. Puisque les Saint-Polois sont mis à contribution, Betty Soyez a suggéré que les élus montrent l’exemple : « Quel est le montant des indemnités du maire, des adjoints et des conseillers délégués ? 119 000 euros ? Vous demandez aux Saint-Polois de faire des efforts, est-ce que l’exemple ne devrait pas venir de la municipalité, avec une baisse de 10 % par exemple ? Ça ferait déjà 11 000 euros récupérés sur 50 000 euros. » Une proposition un brin démagogique, qui n’a pas été retenue, tout comme celle proposant de vendre le terrain (estimé à 30 000 euros) de la future gendarmerie plutôt que de l’offrir pour un euro symbolique. En revanche, personne ne s’est opposée au maintien de la taxe d’habitation pour les résidences secondaires, inchangée à 12,49 % – enfin une bonne nouvelle ! Néanmoins, la hausse des taxes foncières n’a pas fait l’unanimité au sein-même de la majorité : alors que l’opposition a logiquement voté contre, deux élus sous la bannière de Benoît Demagny se sont abstenus. Puis, une fois les discussions closes autour de l’imposition, le conseil municipal s’est penché sur le budget 2023, voté non pas en équilibre, mais en sur-équilibre avec un excédent de plus de 400 000 euros. Après le col roulé de Bruno Le Maire, la nouvelle réponse à la hausse du coût de l’énergie ne serait-elle pas un bon gros bas de laine et une petite praline ?

Précision : contrairement à ce que nous avions indiqué dans un premier temps, le nouvel adjoint Vincent Joseph a voté l’augmentation des taxes foncières. S’il a bien levé la main pour exprimer une abstention, il ne s’agissait pas de la sienne, mais de celle d’une conseillère municipale absente qui lui avait donné son pouvoir. Celle-là même qui s’était d’ailleurs abstenue lors de la précédente augmentation en 2022.


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