Le président du département défend sa collectivité et la proximité avec les citoyens

Menacé de disparition depuis des années et vidé d’une partie de ses compétences, le département avait bien besoin d’un paladin pour le défendre. Armé de son micro et de son aura d’élu de longue expérience, le président du conseil départemental, Jean-Claude Leroy, était l’invité d’une conférence-débat à Gauchin-Verloingt pour parler de sa collectivité. La salle des fêtes du village était pleine, mêlant Gauchinois et autres citoyens du Ternois, mais surtout de nombreux élus du secteur – plusieurs ayant préféré quitter le conseil communautaire pour venir l’écouter. Le président du conseil départemental a tout d’abord présenté le département, son histoire, ses compétences et son utilité, avant de répondre aux questions de l’auditoire. La rencontre était proposée par l’association Sillons de Culture, dont le président, Claude Devaux, tutoie son homologue départemental : « Avec le mille-feuilles territorial, les citoyens n’identifient pas bien les compétences des différentes collectivités et structures. Les trop petites communes ont engendré la création des intercommunalités qui posent le plus de problèmes. » Après un tour de micro, Jean-Claude Leroy reprend la parole : « La réponse n’est pas forcément dans les grandes structures. La commune et le département sont de bons échelons. La bonne dimension ne dépend pas du nombre d’habitants, mais du projet à mettre en œuvre. Il ne faut pas dire que tout ce qui est petit est condamné à disparaître. Il faut laisser les territoires s’organiser eux-mêmes et les citoyens s’approprier leur destin. »

« Le conseiller départemental est un des seuls représentants à être élus directement »

Un autre participant interpelle à son tour le président du Pas-de-Calais : « Les citoyens attendent beaucoup de la politique et des élus, mais ils ne comprennent pas l’importance et l’utilité de toutes ces structures. » Jean-Claude Leroy partage cet avis, déplorant que citoyens et élus soient de plus en plus éloignés… sauf les élus départementaux, évidemment : « Le conseiller départemental est un des seuls représentants à être élus directement. Même le maire est élu au deuxième degré, par le conseil municipal. Il faut garder cette proximité, que les citoyens puissent identifier les élus et que ces élus puissent rendre des comptes. » À ce propos, Jean-Claude Leroy aborde l’épineuse question du référendum, remise sur le tapis par le mouvement des gilets jaunes : « On parle beaucoup de référendum, mais souvent, on connaît par avance la réponse à la question qu’on pose. En général, on répond plutôt à celui qui pose la question qu’à la question elle-même. Il y a sans doute quelque chose à imaginer entre la démocratie représentative et la démocratie participative. Le référendum peut être utile, mais il faut réfléchir aux façons de l’utiliser. »

« Ma première décision a été de rouvrir la Maison du département solidarité du Ternois »

L’intervention a une résonance particulière à Gauchin-Verloingt, où un référendum a été organisé en 2015 sur la restauration de l’église, sans être suivi d’effet. Pour Jean-Claude Leroy, la proximité reste un élément essentiel pour garder le contact entre les collectivités, leurs élus et les citoyens : « Lorsque j’ai été désigné président du conseil départemental, ma première décision a été de rouvrir la Maison du département solidarité du Ternois qui avait été fusionnée avec celle de Montreuil. Nous allons d’ailleurs racheter le bâtiment rue des Procureurs, à Saint-Pol, pour que nous soyons bien identifiés par la population. » Après une heure et demie de discours et de débats, l’assistance salue l’exercice et Jean-Claude Leroy conclue sa visite par des échanges plus informels autour d’un verre, ce qui reste le meilleur moyen de garder le contact avec la population.

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