« On a l’impression que c’est la première fois depuis quinze ans qu’on peut les battre. Nous sommes en confiance ; eux, beaucoup moins. » Quand Anthony Vasseux dit « nous », il pense évidemment au Racing Club de Lens et au peuple sang et or ; « eux », ce sont les Lillois. À quelques heures du choc entre les deux clubs rivaux de la région, les membres du Kop du Ternois se préparent à vivre un grand moment : le premier derby de la section au stade Bollaert. « On est impatients de retrouver l’ambiance d’un derby. Ça fait dix ans qu’on bouffe des matchs de ligue 2 », rappelle Anthony, coupé par le président de la section : « Et qu’on se fait charrier par les Lillois ! En début de semaine, j’étais optimiste, mais vu le match qu’ils ont fait mardi en Ligue des Champions (NDR : LOSC 0-0 Wolsburg), je suis un peu moins serein… Ça ferait mal de perdre : l’an dernier, sur les deux matchs, on a pris sept buts sans en marquer un. » Jean-Marie Plouviez se souvient de supporteurs lillois qui le surnommaient « 7-0 » durant ses dernières vacances et il rêve de revanche.

« Ça va être l’une des plus belles ambiances de la saison. Les joueurs sont prêts à aller au charbon. »

Anthony Vasseux, trésorier du Kop du Ternois

« Je travaille avec des supporteurs lillois, ça chambre des deux côtés depuis le début de la semaine. On aimerait bien inverser la tendance. Les Lillois auront le match de mardi dans les jambes et les Lensois auront trente-huit mille personnes à fond derrière eux : les Lillois n’ont pas une telle ferveur. Ça va être l’une des plus belles ambiances de la saison. Les joueurs sont prêts à aller au charbon », selon Anthony, stressé mais plus confiant que son président. Ce dernier va enfin pouvoir assister à son premier match et lancer sa saison : « Je n’ai pas encore vu un match. Là, je vais en faire trois en dix jours ! » Après le derby de samedi, il sera de retour dans les travées de Bollaert mercredi pour la réception de Strasbourg, puis s’offrira une virée en bus avec le Kop du Ternois pour découvrir le stade Vélodrome. S’il reste une dizaine de places pour le déplacement à Marseille, le car au départ de Frévent pour rejoindre le stade Bollaert samedi est plus que plein : « On a même dû demander un bus plus grand, on sera déjà cinquante-neuf à partir de Frévent. Si on avait eu plus de billets, on aurait pu accueillir encore plus de personnes », assure Anthony, qui reçoit sans cesse des appels de supporteurs désespérés de ne pouvoir assister au derby. Néanmoins, le Kop du Ternois est avant tout un groupe de fervents supporteurs, pas d’opportunistes : « Depuis que Messi a signé au PSG, on a plein d’appels pour le match à Bollaert contre Paris. Mais pas question d’avoir des gars avec des maillots parisiens ! On a déjà prévu deux bus, mais on réserve les places à nos cartés, à ceux qui participent régulièrement aux déplacements et viennent à Bollaert. » Pour le derby, le Kop du Ternois n’a donc eu aucun mal à remplir son bus et peut régulièrement compter sur ses quelque cent trente membres pour les différents déplacements, à domicile ou à l’extérieur.

« On est reconnus pour notre sérieux, on doit donner une bonne image de notre section, mais on sait aussi faire la fête et samedi, ça va être chaud ! »

Jean-Marie Plouviez, président du Kop du Ternois

Créée en 2014, la section fréventine a grandi au fil des années malgré les saisons – parfois cauchemardesques – passées en ligue 2 et sa ferveur n’est pas à prouver, si bien que l’association est aujourd’hui reconnue par le club : Jean-Marie Plouviez a même figuré avec son fils dans la magnifique vidéo réalisée pour le premier match de la saison à Bollaert. Reste maintenant au Kop du Ternois à se faire une place dans la tribune populaire qui fait rêver tous les sang et or : « On a près de quatre-vingt-dix abonnés, dont une quarantaine en Marek, mais souvent, chacun part de son côté une fois au stade. On a notre banderole et notre drapeau cette saison pour qu’on soit identifiés. On voudrait réussir à rassembler nos membres en tribune. » Samedi, ils seront une soixantaine au départ de Frévent et les chants résonneront sur tout le trajet, jusqu’au stade, et même sur la route du retour, d’autant plus si les Lillois repartent la queue entre les pattes : « Tout le monde s’éclate, c’est vraiment festif, assure Jean-Marie Plouviez. C’est beaucoup de boulot pour organiser tout ça, chaque semaine, mais on est satisfait quand on voit que nos abonnés suivent. On est reconnus pour notre sérieux, on doit donner une bonne image de notre section, mais on sait aussi faire la fête et samedi, ça va être chaud ! »

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