Candidat déclaré, Maurice Louf affiche son bilan et de nouveaux projets pour Saint-Pol

« Je ne vais pas tourner autour du pot : oui, je suis candidat pour poursuivre les projets que j’ai encore pour la ville de Saint-Pol. » La déclaration officielle de Maurice Louf n’est pas une surprise, même si elle n’était pas totalement évidente : « Je me suis interrogé, j’ai consulté mes proches et mon équipe. J’ai la chance d’avoir la santé et surtout la passion. Je repars plein de dynamisme, avec beaucoup de projets et j’ai envie d’entraîner la population dans cette volonté de développement. » A 72 ans, le maire de Saint-Pol brigue ainsi un cinquième mandat afin de poursuivre le travail engagé depuis 2011 avec son équipe. Sa liste n’est pas encore arrêtée, il sait qu’il peut s’appuyer sur ses fidèles mais souhaite également apporter du sang neuf : « La difficulté est de trouver des jeunes qui veulent s’engager. J’ai suffisamment de candidats, mais je ne voudrais pas n’être entouré que de retraités. Les deux tiers des sortants sont prêts à continuer, je dois donc renouveler un tiers de l’équipe. Je me donne encore un peu de temps, nous officialiserons la liste fin janvier. »

« La déviation a permis de soulager et de sécuriser le centre-ville »

Pour l’instant, l’heure est au bilan pour Maurice Louf et son conseil municipal, mais bilan et projets sont imbriqués puisque le maire a la volonté de poursuivre le travail engagé : « Le programme que nous allons présenter s’appuie sur ce que nous avons déjà fait pour Saint-Pol, même si ça ne suffit pas pour entraîner l’adhésion pour le futur. » Le maire met en avant six réalisations, à commencer par la déviation de Saint-Pol : « Elle était demandée depuis plus de trente ans. Sa mise en service a permis de soulager et de sécuriser le centre-ville. Auparavant, plus de mille poids-lourds traversaient la ville chaque jour. Aujourd’hui, il n’en reste qu’environ deux cent cinquante, en comptant les dessertes locales et les bus. La déviation a permis d’améliorer le climat général, de réduire la pollution et les accidents. » Dans le même esprit de sécurisation et d’amélioration de l’environnement, Maurice Louf revient sur les travaux engagés rue de Béthune, qui sont loin d’être terminés : « Nous avons rénové l’éclairage, la rue du Vieux Chemin de Pernes, une partie du réseau d’eau potable et restauré la chapelle Marie-Madeleine. Nous devons encore élargir les trottoirs, rehausser les passages piétons, finir le réseau d’eau potable. » Côté rénovations justement, celle de l’école maternelle Lucien-Pignion a été un gros morceau : « La réhabilitation et la reconstruction n’ont pas été faciles, mais nous avons réussi à mener à bien le projet. Ça n’a pas été simple, mais c’est la vie des maires. Nous avons aussi réalisé le bâtiment de l’ADEFI, rue des Procureurs, qui accueille un millier de jeunes pour les aider à accéder à l’emploi. Nous avons ainsi pu réhabiliter une friche dans le centre-ville. Une autre satisfaction concerne le rachat du CSAS par le conseil départemental. Le projet est acté et marque la volonté du département de maintenir son implantation sur le territoire. Ce rachat nous met face à un autre défi : la création d’un centre de services place Georges-Graux. » Maurice Louf souhaite donc mener à bien ce projet dans le cadre d’un nouveau mandat, tout comme la rénovation et la mise aux normes de l’immeuble qui accueille l’espace public numérique, ainsi que l’ambitieux projet de création d’un pôle culturel dans l’ancien hospice.

Quelques regrets : l’abandon du béguinage et les friches Persyn et Mc Do’

D’ailleurs, Maurice Louf souligne la politique culturelle de la ville : « Au Régency, nous avons reçu un certain nombre de vedettes, comme Dany Boon ou Laurent Géra. Nous avons aussi développé les semaines culturelles, le salon de la caricature et du dessin de presse, les animations estivales avec l’accueil d’artistes comme le Collectif Métissé ou Hélène Ségara l’été dernier. C’est un investissement important pour la ville, notamment avec l’organisation que tout cela suppose. Nous avons aussi bénéficié de l’implantation de l’école de musique de TernoisCom dans le centre-ville, offrant de bonnes conditions de confort et de travail pour les musiciens et notre harmonie municipale. » Dernier point souligné par le maire dans son bilan : la zone d’activité de Canteraine. « La zone est pleine et continue de se densifier, avec la construction du centre médico, psycho pédagogique. Cela participe aussi au développement de la ville qui compte près de cinq mille emplois. Nous avons ceux de la zone industrielle, mais aussi ceux liés aux services sociaux ou à la santé. » Néanmoins, Maurice Louf a quelques regrets concernant des projets qui n’ont pu aboutir, notamment le deuxième béguinage prévu rue de Fruges et abandonné par Pas-de-Calais Habitat, laissant l’ancien site EDF en friche, sans oublier l’entrée nord de la ville, avec les bâtiments Persyn et Mc Do’ dont l’avenir n’est toujours réglé.

« On a vu ce que le « dégagisme » a donné à d’autres niveaux. »

Après ce coup d’œil dans le rétroviseur, Maurice Louf veut maintenant se tourner vers l’avenir : « Je souhaite que Saint-Pol reste une ville dynamique et attractive, une ville solidaire qui ne laisse personne au bord du chemin. Nous devons aussi répondre aux défis liés aux évolutions technologiques, avec la dématérialisation qui a des conséquences sur la vie quotidienne. Une autre ambition concerne le développement durable, une exigence portée notamment par les jeunes : cet engagement ne doit pas s’arrêter aux idées mais aussi se traduire concrètement. Ce sont autant de thèmes que je veux mettre en avant dans les débats que nous avons au quotidien. Je souhaite également développer l’animation, la concertation et la participation des citoyens. Nous avons une vie associative très riche, mais le bénévolat doit évoluer. Les nouvelles technologies peuvent enrichir les débats mais aussi appauvrir les relations directes. » Peu féru de nouvelles technologies mais conscient qu’elles sont aujourd’hui incontournables, Maurice Louf souhaite les utiliser pour améliorer les services rendus à la population – avec par exemple une « maison des services virtuelle » – mais tient à maintenir le contact humain. « La fonction de maire est très prenante, elle nécessite du temps, de la patience, de l’empathie. Je ne pense pas qu’on puisse être maire une journée par semaine et tout diriger par internet. Ce n’est pas ma conception. Malgré la dématérialisation, les habitants veulent voir leurs élus au quotidien. Le plus gros risque pour moi et mon équipe est que certains veuillent du changement à tout prix, mais on a vu ce que le « dégagisme » a donné à d’autres niveaux et on ne peut pas dire que tout le monde en soit satisfait. Beaucoup en sont revenus depuis. »

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