À quelques mètres du lit – aujourd’hui paisible – de la Canche, l’ambiance est survoltée dans la salle des fêtes de Boubers : quelque cent cinquante élèves de CM1/CM2 sont réunis et encouragent leur équipe lors d’un grand quizz. « Citez un affluent de la Canche », « Un camion de matières dangereuses s’est renversé, s’agit-il d’un risque majeur ou mineur ? », « Trouvez une rime avec “bassin versant” ? » Main sur le buzzer, les élèves réfléchissent avant de répondre. S’ils semblent s’amuser follement, ils prouvent surtout qu’ils ont appris plein de choses grâce à l’opération “Une goutte de trop”, mise en place par le Symcéa – Syndicat mixte Canche et Authie : un projet pédagogique au long pour sensibiliser aux risques naturels du bassin versant de la Canche. Présenté ainsi, ça ne soulève pas les foules, mais les animateurs ont réussi à trouver les bons outils pour embarquer les élèves et leur faire prendre conscience des risques, leur apprendre comment réagir, et les aider à mieux comprendre leur environnement immédiat. Chaque année, six écoles du bassin de la Canche sont retenues pour participer à cet ambitieux projet : cette fois, ce sont celles de Berlencourt-le-Cauroy, Beaurainville, Embry, Courset, Brexent-Enocq et donc Boubers-sur-Canche, qui accueillait la journée de restitution. Ce sont les locaux qui ont lancé la journée avec leur mise en scène de deux poèmes de l’écrivain local Raymond Valcke, de Ligny-sur-Canche : Flocon, qui évoque le cycle de l’eau, et Je suis la Terre, je suis ta Terre, sur l’urgence environnementale.
Les travaux des élèves présentés à Auchy-les-Hesdin pour la journée mondiale de l’environnement
« C’est une démarche interdisciplinaire, qui permet de travailler le français, la géographie, les mathématiques… Cinq séances ont été organisées depuis le mois de novembre, en commençant par l’acquisition de connaissances de base sur le sujet, notamment en fonction de l’environnement spécifique de chaque commune : leur vulnérabilité est plus ou moins importante selon la configuration de la commune. Certaines sont touchées par le ruissellement, d’autres par les débordements, les remontées marines, les risques de submersion. Les élèves ont également envoyé des questionnaires aux habitants pour identifier des témoins locaux d’événements passés, ils ont réalisé des interviews filmées, des visites sur le terrain », détaille Grégoire Jacquesson, responsable du pôle gestion des risques du Symcéa. Pour cette journée de restitution, chaque classe a pu choisir une forme différente de restitution et tous ces travaux seront présentés également à la médiathèque d’Auchy-les-Hesdin ce mercredi 12 juin, à l’occasion de la journée mondiale de l’environnement. Parce que toutes ces questions sont des plus sérieuses, mais ça n’empêche pas de les aborder en s’amusant !
