Au Fournil Saint-Polois, on travaille à l’ancienne et en famille

Depuis le 6 juillet, la sonnette ne cesse de tintinnabuler à mesure que les clients entrent et sortent de la boulangerie de la rue d’Hesdin. Derrière le comptoir du Fournil Saint-Polois, Simone Pomart sert les gourmands avec le sourire, tandis que Vincent Cappe s’active au four et au pétrin, sans relâche : « On n’imaginait pas que ça marcherait aussi bien. On pensait reprendre une petite affaire. Depuis le mois de juillet, je ne dors pas beaucoup », reconnaît le boulanger, fatigué mais ravi de voir son entreprise prendre son essor. En juin dernier, le couple a repris le Fournil Saint-Polois et réalisé d’importants travaux pour rénover le magasin et l’atelier. La boulangerie n’est pas une découverte pour Vincent et Simone, mais un retour dans une activité qu’ils avaient déjà exercée : « A dix-sept ans, j’ai fait mon apprentissage chez Vaitilingom, puis j’ai travaillé à Anvin. Simone et moi avons tenu une boulangerie dans le Nord, à Flers-en-Escrebieux, mais nous avons enchaîné les mésaventures. Je suis revenu aux fourneaux durant trois ans en tant que salarié à Auchel, avant de connaître un licenciement économique. J’en ai eu marre de la boulangerie, j’ai passé le permis poids lourd et j’ai roulé pendant onze ans. » Simone avait déjà repris son métier originel de fleuriste et le couple s’est efforcé de gagner son pain, à défaut de le fabriquer.

Le père, la mère, la fille : au Fournil Saint-Polois, on travaille en famille

Ces mésaventures n’ont pourtant pas dissuadé leur fille, Julie, de se lancer à son tour dans la pâtisserie en suivant un contrat d’apprentissage, puis un CAP et BTM. Un déclic pour ses parents qui n’avaient jamais abandonné l’idée de tenir une boulangerie : « On en a visité près de vingt-cinq en cinq ans, avant qu’on nous suggère de venir ici. Simone est originaire de Teneur et moi, de Frévent. On habite à Fontaine-les-Hermans. On s’était toujours dit qu’on reprendrait quelque chose dans le secteur. » Au Fournil Saint-Polois, on travaille donc en famille avec un père boulanger, une fille pâtissière et une mère vendeuse. Et ils ne sont pas trop de trois pour faire tourner la boutique, alors ils cherchent des renforts, en vain : « Mon meunier m’a dit qu’on aurait du travail pour six ! Sans aller jusque-là, j’aimerais prendre un apprenti pour la boulangerie et un salarié pouvant travailler aussi sur la pâtisserie. J’ai beaucoup de mal à trouver quelqu’un. Les gens ne se rendent pas compte du travail que demande une boulangerie. C’est non-stop d’une heure du matin jusqu’à onze heures », rappelle Vincent qui a déjà accueilli cinq personnes à l’essai, sans succès. En attendant du renfort, le boulanger et la pâtissière passent leurs nuits à préparer tous les produits eux-mêmes, les douze pains spéciaux, trois sortes de baguettes – dont l’incontournable Saint-Poloise, croissants et pains au chocolat, sans oublier les gâteaux qui ravissent petits et grands, pour le petit déjeuner, le déjeuner ou à tout moment du tantôt !

Le Fournil Saint-Polois

43 rue d’Hesdin, 62130 Saint-Pol-sur-Ternoise
03.21.03.24.77.

Ouvert de 7h à 19h30 les lundis, mardis, mercredis, vendredis et samedis. Les dimanches de 7h à 13h. Fermé les jeudis.

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