Saint-Pol : plus de cultures et moins de voitures en centre-ville avec l’installation de carrés potagers

« On veut bousculer les habitudes et les façons de penser. On va occuper des places de parking, ce ne sera pas forcément bien accueilli, mais il s’agit de redonner de la place aux piétons en centre-ville », explique Eric Chérigier. Sensible aux questions sociales et écologiques, ce Saint-Polois a constitué un petit groupe avec d’autres citoyens partageant les mêmes préoccupations, à commencer par sa compagne, Sarah Darras, qui raconte : « Nous avons participé aux “cafés citoyens” de Benoît Demagny durant la campagne des municipales, où nous avons posé des questions et soumis des idées. Après l’élection, nous avons été contactés par Sandra Chéry et Karine Descamps qui nous ont proposé de faire bouger les choses. Nous, ce qui nous intéresse, c’est l’environnement, le lien social, le vivre-ensemble. »

« On a décidé d’installer des carrés potagers, avec un premier emplacement place de l’Hôtel de ville. »

Sarah Darras, éco-citoyenne

Un groupe d’une dizaine de personnes s’est constitué afin d’élaborer et de mettre en place des carrés potagers en centre-ville : « L’idée était de faire quelque chose de concret rapidement pour marquer la ville et les habitants. On a décidé d’installer des jardinières, avec un premier emplacement place de l’Hôtel de ville », annonce Sarah. Un projet nécessairement soutenu par la municipalité, puisqu’il implique la neutralisation de huit places de parking, face à la mairie, à côté de la Friterie Saint-Poloise. L’espace ainsi libéré accueillera des bancs et carrés potagers, fabriqués par ATRE à partir de bois de palettes. « Chez ATRE, le lien social et l’environnement sont des sujets naturels. Mais aujourd’hui, je suis là en tant qu’être humain citoyen », précise Yoann Caquière, directeur de ATRE et impliqué à titre personnel dans la démarche. Samedi prochain, il sera place de l’Hôtel de ville avec le reste de l’équipe pour la « pose de la première graine ». Les passants seront invités à participer à la mise en terre des premiers plants : radis, oignons, persil, plantes aromatiques…

« On espère étoffer notre groupe afin d’organiser des animations chaque semaine. L’objectif est de provoquer des rencontres. »

Yoann Caquière, éco-citoyen

« La démarche se veut esthétique et pédagogique. Nous voulons travailler autour des couleurs, des senteurs, faire le lien avec les projets de jardins à l’école. On imagine organiser un événement autour d’une grande soupe cuisinée à partir de nos petites récoltes et des surplus de jardin des habitants », prévoit déjà Sarah Darras. L’installation place de l’Hôtel de ville doit être la première étape d’un projet qui pourrait se développer partout dans la ville : d’autres oasis de verdure pourraient pousser place Lebel, dans le quartier de Rosemont, à la Maison pour tous qui accueille déjà un carré potager partagé où les habitants peuvent cueillir des plantes aromatiques. Surtout, il faudra des mains vertes pour cultiver et entretenir ces lieux : « Ces espaces seront à tout le monde, on veut investir la population pour qu’elle s’approprie les lieux », insiste Sarah Darras, approuvée par Yoann Caquière : « On espère étoffer notre groupe afin d’organiser des animations chaque semaine, pourquoi pas des petits concerts. L’objectif est de provoquer des rencontres. Ce qui est génial, c’est qu’on n’a pas de programme d’actions : on ne sait pas comment ça va évoluer, on va construire tout cela ensemble. »

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