« Une telle situation, au niveau mondial, c’est inédit. Même pendant la guerre, les gens pouvaient se rassembler dans les églises. Aujourd’hui, on ne peut pas célébrer de messe publiquement. » Comme ses paroissiens, l’abbé Jean-Christophe Neveu est confiné chez lui et a aménagé ses pratiques à la situation : « Depuis le 17 mars, je suis au presbytère de Saint-Pol. Je célèbre la messe tous les jours, dans une pièce aménagée, sans personne d’autre, évidemment. » Alors que s’ouvre la Semaine sainte et la préparation de la fête de Pâques, l’Église s’adapte et s’appuie sur les nouvelles technologies : « Grâce à Internet, on envoie les temps de prières aux familles, on invite les fidèles à suivre la messe à la télévision ou à la radio. Pour ceux qui ont accès à la chaîne des KTO, différents programmes sont proposés tous les jours. » Dans ces circonstances, les rituels prennent parfois une tournure inattendue : « Nous n’avons pas pu effectuer la bénédiction du buis pour le dimanche des Rameaux : chacun devait rester chez soi et prier en famille. Nous avons invité les fidèles à regarder la messe avec leur buis pour qu’il soit béni : c’est d’abord la prière qui compte, c’est une démarche de foi. On a vu le Pape célébrer la messe seul, c’est un exemple. L’important est la communauté de prière. »
« Le plus difficile, c’est pour les familles et les équipes de prière lors des enterrements. »
Abbé Jean-Christophe Neveu, paroisse de Saint Paul en Ternois
L’abbé Neveu s’est également mis au télétravail depuis son logement : « Je prépare les temps des prières à mettre sur notre site Internet. Je travaille surtout par téléphone, voire avec la webcam. Tous les deux jours, nous avons une vidéoconférence avec l’évêque. C’est ainsi que nous avons pris la décision de reporter les communions, qui se dérouleront certainement au mois de septembre. » En effet, toutes les cérémonies sont pour le moment suspendues, aussi bien les communions que les mariages programmés. « Le plus difficile, c’est pour les familles et les équipes de prière lors des enterrements. On peut encore organiser des cérémonies à l’église si on accueille moins de vingt personnes. En revanche, lorsqu’une personne décède du coronavirus, on ne peut offrir aux familles qu’une prière au cimetière. Pour tous les défunts durant cette période, nous organiserons des célébrations à la fin de la crise. » Malgré les contraintes, l’abbé Neveu garde le moral et s’adapte bon gré mal gré à la situation : « J’ai encouragé les familles à aménager un coin prière chez elles. Je pense que les fidèles prennent davantage de temps pour prier chez eux. Ce peut être l’occasion de se retrouver pour prier et passer du temps en famille, on n’en a plus forcément l’habitude. »
Le site de la paroisse : https://www.paroissesaintpaulenternois.com/