La participation citoyenne : des yeux et des oreilles pour assister les gendarmes

«  Il ne s’agit pas de dire qui couche avec qui, qu’un jeune roule en mobylette sans casque ou a fumé un joint. On ne veut pas de shérifs de quartiers », prévient le major Roger, venu avec trois de ses collègues présenter le dispositif de “Participation citoyenne” aux élus du conseil municipal de Saint-Pol. « Il ne faut pas confondre cette démarche avec les “Voisins vigilants” qui est une entreprise privée », rappelle le chef Dumont. Précision plus que nécessaire puisque même l’invitation lancée aux conseillers municipaux évoquait la mise en place du dispositif de “Voisins vigilants”. « Suite aux élections, nous souhaitons reprendre contact avec les élus pour relancer le dispositif de “Participation citoyenne”, annonce le capitaine Joseph. Nous sommes là pour vous expliquer le concept, pas pour vous vendre quoi que ce soit. La sécurité publique ne doit pas être traitée seulement par la gendarmerie, la police municipale ou même les pompiers. Nous avons aussi besoin de relais, d’ambassadeurs sur le territoire. »

« La délation est interdite par la loi : il s’agit de faire remonter des informations, pas de régler ses comptes avec son voisin. »

Adjudant-chef Larivière, référent sûreté pour le Pas-de-Calais

Le dispositif est très discuté et les gendarmes ont voulu rassurer et présenter tous les garde-fous : « On va rechercher des habitants qui souhaiteraient jouer un rôle dans la mise en place du dispositif, mais on ne va pas les lâcher dans la nature : ils auront une formation pour leur expliquer ce qu’on attend d’eux, quels sont leurs droits, leurs devoirs, ce qu’ils peuvent faire ou non, ainsi que les sanctions qu’ils encourent s’ils violent ces règles. La délation est interdite par la loi : il s’agit de faire remonter des informations, pas de régler ses comptes avec son voisin. Les référents ne vont pas se substituer aux forces de l’ordre, ils ne vont pas prendre un képi pour faire notre boulot : s’ils le font, ils vont se retrouver chez nous, mais du mauvais côté de la barrière », insiste l’adjudant-chef Larivière, référent sûreté pour le Pas-de-Calais.

« Nous avons des patrouilles qui tournent en permanence, mais grâce aux référents de terrain, on peut mieux cibler les lieux et moments où intervenir. »

Capitaine Joseph, communauté de brigades de Saint-Pol

Le capitaine Joseph complète : « Nous vivons dans un état de droit où chacun a le droit de dire ce qu’il veut, mais avec des limites. Tout est très encadré, notamment pour respecter la présomption d’innocence. Toutes les informations qui nous seront remontées seront analysées pour voir si elles sont pertinentes ou non. Certaines peuvent paraître anodines, mais peuvent être recoupées avec d’autres éléments et nous faire avancer. De plus, nous avons des patrouilles qui tournent en permanence, mais grâce aux référents de terrain, on peut mieux cibler les lieux et moments où intervenir. » Cette présentation est un prélude à la mise en place du dispositif : si la démarche est engagée, elle passera par une réunion publique pour présenter la “Participation citoyenne” aux habitants, puis nécessitera une délibération du conseil municipal et la signature d’un protocole pour trois ans entre la commune et la préfecture. La compagnie de Saint-Pol a déjà mis en œuvre le dispositif dans dix-neuf communes du territoire et s’appuie sur cent dix-sept référents. « Ce dispositif nous permet d’être plus efficaces et de renforcer la proximité avec les habitants, souligne le capitaine Joseph. Vous êtes tous des acteurs de la tranquillité dans vos quartiers. Vous êtes nos yeux et nos oreilles. »

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