Le saviez-vous ? Près de quatre millions de véhicules traversent Saint-Pol chaque année, soit environ 13 000 voitures par jour dans la rue de Béthune et 8 000 rue de Canteraine, d’après les estimations de Vincent Joseph. L’adjoint aux bâtiments et au cadre de vie a présenté lors du conseil municipal du 21 octobre le plan de prévention du bruit dans l’environnement, qui a fait l’objet d’une consultation publique cet été. Le saviez-vous ?
En tout cas, certains élus l’ont découvert lors du conseil municipal, comme la presse d’ailleurs. Et les habitants de Saint-Pol n’ont pas été très informés non plus visiblement, ou ils ont fait la sourde oreille : aucune contribution publique n’a été apportée durant les deux mois de la consultation, organisée entre le 15 juillet et le 15 septembre. « Il y avait une note d’information affichée à la mairie, tout le monde pouvait la consulter. C’était également diffusé sur le panneau au niveau des feux rouges », a assuré Vincent Joseph. « On ne sait plus comment communiquer, déplorait la maire Danielle Vasseur. Il y a le site de la ville, les panneaux d’affichage, les panneaux électroniques. Il faut aussi que les habitants s’intéressent un peu à ce qu’il se passe dans leur ville. » Peut-être une publication sur la page Facebook de la ville aurait-elle été plus efficace, ou une mention dans le journal municipal – qui semble avoir été abandonné, le dernier numéro datant de décembre 2023.
Pourtant, le bruit dans l’environnement concerne directement un grand nombre de Saint-Polois. L’étude a porté sur la traversée de Saint-Pol, par les rues de Canteraine, de Frévent, des Carmes et de Béthune. Elle a recensé près de 900 habitants exposés à des niveaux moyens de bruit supérieur à 55 décibels – dont 263 à un moyenne entre 70 et 75 décibels et 89 au-delà de 75 décibels. Les résultats indiquent également que 437 habitants sont exposés à des valeurs de bruit supérieures à la limite de 68 décibels (et même 289 à plus de 62 décibels la nuit). Le cabinet d’étude estime que 222 habitants doivent faire face à une forte gêne et 63 à une forte perturbation du sommeil. De quoi engendrer de graves problèmes physiques (notamment cardiovasculaires) et psychologiques, le bruit étant le deuxième facteur environnemental provoquant le plus de dommages sanitaires en Europe, selon l’Organisation mondiale de la santé.
Heureusement, il existe des “zones de calme” identifiées par l’étude, à proximité de l’axe routier. Même si « une partie de ces espaces peut être exposée à des niveaux sonores relativement élevés (compris entre 60 et 65 db), les zones calmes ont été définies principalement pour leur fonction de ressourcement ». Six espaces ont ainsi été identifiés : le parc du 8 mai 1945, le parc de Warstein, le parc du Château, le square Paul-Bonnier, mais aussi le cimetière britannique et le cimetière sud. « L’objectif de la mairie de Saint-Pol-sur-Ternoise est de préserver ces espaces définis comme zones calmes, ainsi que de les valoriser », précise l’étude.
Et à part inviter les gens à aller au cimetière, quelles autres propositions pour réduire le bruit dans l’environnement ? « L’étude indique qu’une baisse de 10 % du trafic ne serait pas audible. Il faudrait le réduire de 50% pour que le résultat soit perceptible. On voit l’énormité de la tâche si on veut améliorer cet aspect », remarquait René Grandsir. « Mais dans ce cas, le commerce Saint-Polois…, soupirait la maire. Il faut déjà qu’on réussisse à maîtriser la traversée des poids-lourds. Une étude a été réalisée sur les rues de Béthune et de Canteraine, nous la communiquerons prochainement. » La requalification du centre-ville, confiée au cabinet Verdi et prévue de 2025 à 2027, devrait aussi contribuer à limiter les nuisances sonores : « Ça va permettre de faire des aménagements du réseau routier pour diminuer la vitesse, dans un premier temps, et limiter le nombre de véhicules. Les places de stationnement seront organisées autrement pour inciter les gens à prendre moins leur voiture et se rendre à pied dans le centre-ville et à prendre les transports en commun. On pourra également installer des plateaux ralentisseurs et des limitations de la vitesse à 30 ou à 20km/h », a annoncé Vincent Joseph. Si le projet de requalification du centre-ville devrait réduire les nuisances sonores, nul doute qu’avant sa mise en œuvre, il va faire grand bruit !