Venu tout droit du Japon, c’est la nouvelle star de la cour de l’école La Fontaine : en quelques semaines, Naoki Tsumura est devenu la coqueluche des écoliers. « Il ne peut pas traverser la cour sans que les élèves lui tombent dessus », s’amuse Virginie Hollander. La directrice de l’école La Fontaine a accueilli durant cinq semaines un jeune étudiant japonais de 19 ans, installé pour quelques mois dans le Ternois. Naoki Tsumura rêve de devenir diplomate et doit donc d’apprendre le français, qui reste l’une des langues les plus usitées dans les relations internationales. Rien de tel qu’une immersion totale pour progresser dans une langue étrangère ! Karine Descamps, qui héberge le jeune étudiant, lui a proposé d’intervenir dans l’école primaire de Saint-Pol, mais cette invitation s’est rapidement transformée en un travail à temps plein, pour le plus grand plaisir du jeune homme : « Pour moi, c’est rare de pouvoir raconter la culture japonaise. Je suis très content de pouvoir parler avec les élèves tous les jours. Ils posent beaucoup de questions ! » Et Naoki se fait un plaisir de leur répondre, du moins lorsqu’il arrive à les comprendre : « Au début, c’était difficile. Les enfants parlent très vite ! Je progresse rapidement en français : avant de partir, je ne connaissais que quelques mots, comme bonjour ou merci », raconte le jeune étudiant, dans un français déjà parfaitement compréhensible.« J’accueille un jeune extraordinaire, il apprend beaucoup. Je l’appelle “professeur Naoki” », s’amuse Karine. Un surnom tout à fait justifié, selon la directrice de l’école : « On a vraiment l’impression d’avoir un professeur avec nous. Il est très investi auprès des enfants. Il leur a présenté son pays, la calligraphie, les mangas, l’art, les origamis qui ont beaucoup plu aux enfants. Il est intervenu dans toutes les classes de l’école et nous avons organisé deux journées autour du Japon et de sa culture. On est dans une zone rurale, on n’a pas souvent l’occasion de découvrir des cultures si différentes. » Pour Naoki aussi, c’est un choc culturel : « Les Français sont très bavards ! Au Japon, nous sommes timides, nous ne parlons pas beaucoup. La culture japonaise est plus fermée. Les Japonais travaillent beaucoup aussi, mais en France, c’est moins de travail et plus de liberté : on peut faire ce qu’on veut. Et en France, les élèves ont beaucoup moins de devoirs ! Au Japon, après la classe, les élèves doivent nettoyer la classe, et même les toilettes ! » Si Naoki a gagné les cœurs des écoliers, les a-t-il convaincus d’aller vivre au Japon ? Les avis sont très partagés : découvrir le pays des mangas peut paraître séduisant, mais sont-ils prêts à apprendre les quarante-six lettres et surtout les quelque soixante-dix mille kanjis qui constituent l’écriture japonaise et doivent être appris par cœur ? Finalement, il sera sans doute plus facile pour Naoki d’apprendre la langue de Bernard-Henri Lévy !
