Si le Rassemblement National a réussi à placer quatre-vingt-neuf députés à l’Assemblée Nationale, l’extrême-droite est pour l’instant absente au Sénat, mais les élections de septembre prochain pourraient rebattre les cartes. Marine Le Pen et son parti espèrent bien gagner quelques sièges au Palais Bourbon, notamment dans le Pas-de-Calais où la moitié des députés ont été élus sous l’étiquette Rassemblement National. Pour lancer la campagne des sénatoriales, une conférence de presse a été organisée à Saint-Pol-sur-Ternoise, à la Taverne de l’Artois, en présence de la patronne, histoire d’attirer les caméras : l’opération de communication a été une réussite. Affichant un large sourire, Marine Le Pen a pu mesurer sa popularité en prenant des photos avec les clients du bistrot, peu habitués à une telle agitation.

Benoît Hoguet, maire de Monchy-Cayeux, troisième sur la liste du Rassemblement National

Tête de liste aux élections sénatoriales pour le Pas-de-Calais, Christopher Szczurek a certes connu moins de succès, mais c’est avant tout la marque Rassemblement National qu’il s’agissait de mettre en avant. Néanmoins, celui qui est déjà premier adjoint au maire d’Hénin-Beaumont et conseiller régional a bien l’intention de se faire connaître auprès des élus du Ternois. Il dispose d’ailleurs déjà d’un relais sur le territoire en la personne de Benoît Hoguet, maire de Monchy-Cayeux et ancien président des Républicains du Ternois, qui devrait être troisième sur la liste des sénatoriales. « J’ai un accueil favorable chez les élus de toutes les équipes politiques, même à gauche. Avec le travail de nos parlementaires depuis maintenant un an, les élus se sont habitués à travailler avec nous. Compte tenu de notre poids électoral dans le Pas-de-Calais, il serait normal d’avoir des élus du Rassemblement National. Avant, nous avions la notoriété d’Hénin-Beaumont, maintenant nous avons aussi Bruay-Labuissière. Le plafond de verre s’est brisé. Les maires n’ont plus peur de voter comme leurs concitoyens : Marine Le Pen a fait 58 % au second tour lors de l’élection présidentielle dans le Pas-de-Calais », analyse Christopher Szczurek, qui espère surfer sur la vague bleue marine, après l’échec de la campagne sénatoriale de 2017 où il était déjà tête de liste. Ces prochains mois, il compte faire campagne sur le terrain et aller à la rencontre des élus du territoire : « On va pas mal me voir ! Je ne vais pas faire de grand meeting, mais je vais privilégier le terrain, je vais être dans les apéro-ducasses, je vais prendre rendez-vous avec les maires pour échanger sur les sujets qui les touchent. » Si les élections sénatoriales ne passionnent pas (encore ?) les foules, la venue de Marine Le Pen a permis à ses candidats de profiter de son aura médiatique : même le Gobelin du Ternois y est allé alors qu’il n’était pas invité !