La lutte contre les violences intrafamiliales sont une priorité de la gendarmerie de Saint-Pol : elles représentaient près de 20 % de l’activité en 2023, avec quelques quatre cents dossiers, dont la moitié rien que pour le secteur de Saint-Pol . « Cette thématique s’est particulièrement développée au cours des dix dernières années. Quand je suis arrivé, en 2021, le groupe dédié aux violences intrafamiliales comptait six militaires, j’ai porté leur effectif à huit car ils n’étaient pas assez nombreux : pour eux, c’est une énorme charge de travail et une grande responsabilité », soulignait le capitaine Xavier Champain, commandant de la compagnie de gendarmerie de Saint-Pol. Malgré des moyens renforcés, l’équipe a dû être « mise en veille » au printemps pour traiter les quelques deux cents dossiers en cours et permettre aux gendarmes dédiés aux violences intrafamiliales de souffler un peu, ces affaires étant particulièrement pesantes psychologiquement. Évidemment, les autres dossiers n’ont pas été abandonnés, mais confiés aux collègues. À quelques semaines de la rentrée, le nombre de dossiers du groupe dédié aux violences intrafamiliales est ainsi retombé à près de quatre-vingts et l’équipe va pouvoir reprendre son travail plus sereinement.
Elle dispose d’ailleurs désormais de locaux dédiés au sein de la gendarmerie de Saint-Pol : deux appartements de la caserne ont été libérés et réaménagés, avec trois salles pour l’accueil des victimes les plus jeunes ou porteuses de handicap : une salle de mise en confiance pour un premier temps d’accueil ; une deuxième pour offrir un espace de parole apaisé et confidentiel ; et enfin une “salle Mélanie” où les gendarmes peuvent auditionner et enregistrer les victimes – afin de leur éviter d’avoir à répéter des événements traumatiques. Les gendarmes ont également un espace de repos et de travail hors de l’agitation quotidienne de la brigade. Pour aménager ces nouveaux espaces, la gendarmerie a reçu des contributions externes : le cinéma Le Régency a offert des affiches de films pour enfants pour la décoration, le conseil intercommunal de sécurité et de prévention de la délinquance de TernoisCom a fourni divers livres, jeux et jouets pour l’espace de mise en confiance, et surtout le club Soroptimist de Béthune a financé une bonne partie du mobilier, à hauteur de près de trois mille euros. D’ailleurs, le capitaine Champain a confié qu’il fut pris d’une certaine émotion en recevant le chèque du club Soroptimist, lui qui s’est battu durant deux années afin de mettre en place cet espace dédié aux violences intrafamiliales. S’il reste quelques finitions à effectuer, les lieux sont fonctionnels depuis le printemps et ont déjà accueilli une dizaine d’auditions.
