Ouverte mardi dernier, l’unité Covid-19 de la polyclinique du Ternois a déjà doublé sa capacité et les lits sont quasiment tous occupés : « Nous avons commencé avec sept places, puis nous sommes rapidement passés à quatorze. Actuellement, treize lits sont occupés. On ne pourra pas aller au-delà de quatorze lits, compte tenu de nos effectifs », précise Laurent De Rycke. Néanmoins, le directeur de la polyclinique du Ternois et ses équipes ne sont pas en première ligne face à la pandémie de coronavirus : « Nous accueillons des patients avec une suspicion de Covid ou des cas confirmés et stabilisés mais qui nécessitent une surveillance avec des équipements en oxygène et des protections spécifiques. Nous avons le matériel pour ventiler les patients, mais pas de respirateurs pour les réanimations. »
« Nous avons actuellement des stocks nous permettant de tenir deux à trois semaines. »
Laurent De Rycke, directeur de la polyclinique du Ternois
Les patients sont soit orientés vers la cellule Covid par les médecins traitants pour une surveillance renforcée, soit transférés depuis l’autre service de l’hôpital en cas de symptômes de Covid, soit issus d’autres établissements (notamment d’Arras et Divion) pour des cas confirmés mais stabilisés. « La mise en place de cette cellule nous permet d’avoir une filière spécifique et de distinguer les patients Covid des autres qui séjournent à la polyclinique. Nous avons dédié une équipe à cette cellule, avec des protections individuelles spécifiques », explique Laurent De Rycke. Côté protections d’ailleurs, le directeur n’accuse pas de manque particulier : « Chaque semaine, nous avons des dotations de l’État qui complètent notre stock. Le groupe AHNAC est constamment à la recherche des équipements nécessaires pour ses différents établissements. Nous avons actuellement des stocks nous permettant de tenir deux à trois semaines, suffisamment pour faire face, pour l’instant. Quelques salariés ont également obtenu des gels hydroalcooliques et des masques FFP2 auprès d’entreprises du secteur, grâce à leur entourage. » Ainsi, l’établissement vient de recevoir un don de gel hydroalcoolique, de sprays désinfectants et de masques FFP2 de l’entreprise Plastic Omnium, basée à Ruitz.
« Nous avons préféré faire appel à des aides extérieures pour éviter d’épuiser le personnel, d’autant qu’on ne sait pas quand aura lieu le pic de l’épidémie. »
Laurent De Rycke, directeur de la polyclinique du Ternois
La gestion du personnel est également tendue, mais pour l’instant maîtrisée : « Des recrutements d’étudiants ont permis de renforcer les équipes. Pour l’instant, nous n’avons pas eu besoin de rappeler des salariés en congés. Nous avons préféré faire appel à des aides extérieures pour éviter d’épuiser le personnel, d’autant qu’on ne sait pas quand aura lieu le pic de l’épidémie. » La crise sanitaire a également des conséquences sur le reste de l’activité de la polyclinique : le SSR (1) spécialisé a été fermé pour être réorienté vers les activités de médecine, les consultations externes sont arrêtées à la demande de l’ARS (2) et l’accueil non-programmé reste ouvert mais son activité s’est effondrée, à l’instar des autres services d’urgences de la région. Pour les patients, les conditions de séjour ont été adaptées : « Les visites extérieures ne sont plus possibles. En compensation, nous avons ouvert l’accès aux télévisions et aux téléphones gratuitement. Nous avons aussi organisé des appels vidéos avec les familles dans tous les services. » La vie de la polyclinique est évidemment bouleversée par la pandémie de coronavirus mais, jusqu’à présent, la situation est maîtrisée, assure le directeur : « Les équipes sont à pied d’œuvre, elles sont toutes au front, mais pour l’instant, nous ne sommes pas dépassés par les événements. »
(1) SSR : soins de suite et de réadaptation
(2) ARS : Agence régionale de santé