Saint-Pol : trente-neuf contaminations au foyer de Canteraine, touché par un variant de la Covid-19

« Ça faisait un an qu’on résistait. On ne sait pas comment le virus est entré, mais ça a flambé en quelques jours. On ne s’attendait pas à ce que ce soit aussi fulgurant », s’étonne Michaël Knopp. Le directeur du dispositif habitat et vie sociale du Ternois et ses équipes doivent faire face à un cluster dans le foyer de Canteraine, qui accueille quarante-six adultes présentant une déficience intellectuelle. Vingt-cinq d’entre eux ont été testés positifs à la Covid-19, ainsi que quatorze des quelques soixante professionnels qui interviennent dans l’établissement. Certains tests ont d’ailleurs révélé la présence du variant dit anglais.

Un résident hospitalisé dans un état stable

« Le cluster a démarré le samedi 6 février : un résident est rentré dans sa famille pour le week-end, il a présenté des symptômes et s’est avéré porteur du virus. On a mis en place des mesures immédiatement, en isolant les trois foyers d’hébergement et en réalisant des tests antigéniques », relate le directeur. Cette première série de tests a permis d’identifier trois autres cas dans un des trois hébergements du foyer, mais une nouvelle campagne de dépistage, cette fois avec la méthode RT-PCR et réalisée deux jours plus tard, a révélé vingt-et-un cas chez les adultes accompagnés, ainsi que pour dix professionnels. Finalement, dix jours après le début de la crise, ce sont trente-neuf personnes qui auront été touchées. Un résident a dû être hospitalisé, mais son état ne suscite pas d’inquiétude pour l’instant.

« La moitié de nos adultes accompagnés sont considérés comme des personnes à risques, nous prenons donc un maximum de précautions. »

Michaël Knopp, directeur du dispositif habitat et vie sociale du Ternois

L’établissement de Canteraine compte trois foyers d’hébergement distincts, qui ont été isolés dès le samedi 6 février, puis tous les résidents ont été confinés dans leur chambre le mardi 9, lorsque les résultats des dépistages ont alerté sur la situation. « La moitié de nos adultes accompagnés sont considérés comme des personnes à risques, nous prenons donc un maximum de précautions. Nous avons opté pour un isolement de dix jours plutôt que sept, en accord avec l’Agence régionale de santé. Lundi prochain, nous allons dépister toutes les personnes négatives et si aucun nouveau cas n’est enregistré d’ici-là, nous pourrons considérer que le cluster sera terminé », espère Michaël Knopp. Le directeur doit gérer cette crise avec des équipes diminuées, mais il salue la solidarité entre les professionnels : « On est en réorganisation permanente, on gère au jour le jour. On est sur la corde raide, mais on arrive à fonctionner avec l’effectif des établissements du Ternois, qui comptent au total cent quinze salariés. J’ai lancé un appel à la mobilisation et une vingtaine de personnes se sont proposées pour venir en renfort, sur les différents postes : éducateurs, aide-soignants, infirmiers, veilleur de nuit… »

Carnaval, théâtre et frites pour animer le quotidien

Outre la situation sanitaire, la principale inquiétude porte sur les conséquences psychiques chez des résidents qui ne comprennent pas toujours ces nouvelles règles : « Certains ne peuvent pas s’exprimer, nous sommes donc très attentifs aux signes qui pourraient traduire un  changement de comportement. Il ne faudrait pas qu’on ait des problèmes supplémentaires liés à l’isolement. Nous essayons de trouver des activités et distractions pour que nos accompagnés ne restent pas dans leur lit pendant des jours. Nous avons invité la Friterie Saint-Poloise pour changer de l’ordinaire. On va essayer de faire défiler les jeunes de l’IME à l’occasion du carnaval et inviter une troupe de théâtre qui pourrait intervenir à l’extérieur. On s’efforce de trouver quelque chose pour chaque jour. »

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