Des ingénieurs en herbe contribuent à réimplanter la biodiversité au lycée Châtelet

« En 2014, nous avons fait un inventaire de la biodiversité du lycée et nous avons constaté que nous étions assez pauvres dans certains domaines. Depuis, nous avons eu un certain nombre de réussites et on constate une augmentation de la biodiversité aussi bien dans les populations que dans le nombre d’espèces », se félicite Marc Boulanger. Au lycée Albert-Châtelet de Saint-Pol, ce professeur de sciences et vie de la Terre coordonne le projet “écolycée” qui a permis à l’établissement d’obtenir un label en juin 2015, mais surtout de réimplanter un peu de nature dans l’enceinte de l’institution. Année après année, diverses actions ont été mises en œuvre : plantation de quatre cents mètres de haies, de prairies fleuries, instauration de zones de fauche tardive, installation de mangeoires et de nichoirs, de ruches, création d’une mare… « L’aménagement le plus simple, c’est d’arrêter la tonte », souligne Marc Boulanger. Pour preuve, quatre orchidées sauvages ont été identifiées, dont une céphalanthère de Damas « très rare dans le Pas-de-Calais » au pied d’un tilleul : un périmètre de protection a même été matérialisé autour de la fleur. « La démarche d’écolycée permet de sensibiliser les agents, certains ont même pris l’initiative de se former sur le sujet. L’idée est d’utiliser l’établissement comme un outil pédagogique, en associant un maximum d’élèves et de disciplines », explique Marc Boulanger. La faune a également fait son retour puisque le lycée accueille de nouveau une colonie d’hirondelles des fenêtres et sert de halte à des espèces migratrices au printemps.

Pas mal de grenouilles, des salamandres et beaucoup d’abeilles

D’autres espèces végétales et animales ont trouvé leur bonheur autour de la mare artificielle, creusée en 2017, tout comme une douzaine d’élèves de terminale qui ont, au printemps dernier, travaillé à l’amélioration technique de l’ensemble. Selon leurs compétences et leurs centres d’intérêt, notamment au regard de leurs orientations futures, ils ont réalisé un système d’alimentation en eau de la mare : la pluie ruisselle sur le toit qui protège les ruches et alimente un réservoir de cinq mètres cubes, qui permet de remplir la mare en cas de sécheresse. « On mesure la température dans l’eau et dans le réservoir pour éviter les chocs thermiques qui seraient mauvais pour la biodiversité », expliquent Simon, Hugo, Léa, Gautier et Florian, tous partis depuis dans des études scientifiques. Ils ont également installé un système de vidéosurveillance de la mare, qui permet d’observer à distance la vie de l’écosystème en temps réel. « Ils se sont rendus compte que sur le papier, ça marchait facilement, mais que sur le terrain, c’était une autre affaire : il a fallu installer un amplificateur de signal pour qu’on reçoive les images dans l’établissement », remarque leur ancien professeur d’informatique. En effet, plus de cent mètres séparent le bâtiment de la mare, ce qui a nécessité de creuser une tranchée : « Ça nous a pris beaucoup de temps car nous étions en demi-jauge pour travailler. On a vu pas mal de grenouilles, des salamandres quand nous creusions, beaucoup d’abeilles aussi », rapportent les ingénieurs en herbe, qui ont bien assimilé en quoi consiste le travail d’équipe : « Nous étions répartis en deux groupes qui devaient collaborer. Les différents corps de métier ont dû œuvrer ensemble. Dans le monde du travail, on va être confrontés à ce genre de situations où on va devoir gérer des projets et coopérer avec d’autres. » La leçon pratique a bien été retenue et les bacheliers ont pu s’appuyer sur cette expérience pour se présenter à leur Grand Oral en juin dernier. Depuis, ce sont surtout les agents du lycée qui ont repris l’entretien et la surveillance de ce petit havre de paix, mais d’autres élèves devraient se l’approprier dans les mois à venir car, comme le constatait Florian : « Rien n’est jamais parfait et tout doit toujours être amélioré. »

Le lycée Châtelet s’est doté d’un verger, de ruches, de nichoirs, de carrés potagers…
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