Balade dans les quartiers de Saint-Pol : ce n’est pas un échec, ça a marché

– J’ai dit aux locataires de venir rencontrer le maire plutôt que de m’interpeller aux fenêtres. Vous en voyez, vous ?
La concierge des résidences Pas-de-Calais Habitat est la première à apostropher Benoît Demagny et son équipe, devant la Maison pour tous, point de rassemblement pour le lancement de la “balade dans les quartiers” de Saint-Pol. Elle s’inquiète d’un manque de places de stationnement, alors que débutent d’importants travaux au collège Salengro :
– Le parking des professeurs est occupé par des bungalows, ils doivent donc se garer ailleurs, confirme Benoît Demagny. Nous allons les inviter à utiliser le parking du collège et celui des Fauvettes, qui appartient à la ville. Il faut environ vingt-cinq places. Il faut aussi parler de ce qu’on a fait : on a revu certains marquages au sol, supprimé des bancs…
– Ah oui, merci du fond du cœur pour ça. Mais avec la ducasse, les forains vont s’installer sur tout le parking.
L’équipe municipale échange sur l’épineux sujet du stationnement, tandis que sœur Marie-Agnès lance un autre sujet récurrent à Saint-Pol :
– Quand est-ce qu’on va revoir les canalisations pour les élargir ? Chaque année, on doit évacuer notre garage à la cité Bouilliez.
– On a des événements climatiques qui arrivent, on ne pourra pas tout régler en même temps, prévient le maire. On s’occupe d’abord des gros morceaux, comme la rue Berthelot. On s’efforce de revoir les réseaux lorsqu’on fait des travaux, comme nous l’avons fait rue de la Chapelle-Saint-Esprit.
– La prochaine fois, je vous appellerai pour venir racler à deux heures du matin.
– Je ne vais pas vous promettre des choses qu’on ne va pas faire. Je suppose que ce problème ne date pas d’hier.
La nonne confirme que ce n’est pas nouveau et remercie l’édile de sa réponse, tout en estimant qu’elle ne sera sans doute plus là lorsque la situation sera réglée.

Les problèmes de stationnement et de mobilité parmi les préoccupations récurrentes des habitants

Après vingt minutes d’échanges à la Maison pour tous, il est temps pour la caravane de se mettre en route. Benoît Demagny en prend la tête, suivi par une douzaine d’élus et d’agents municipaux, ainsi qu’une poignée d’habitants – dont certains resteront tout au long de la balade. Quelques Saint-Polois rejoignent le cortège dans le quartier Wathieumetz, venus partager leurs doléances, qui portent essentiellement sur les questions de circulation et de stationnement : voitures garées aux carrefours (ce qui bloque la visibilité) ou sur les trottoirs (empêchant la circulation des piétons, des personnes à mobilité réduite ou des poussettes) qui sont également occupés par les poubelles et bennes… Le maire de Saint-Pol note les observations et évoque des solutions :
– On pourrait peut-être mettre certaines rues en sens unique, pour installer des places de stationnement sur la route et libérer les trottoirs. C’est ce qu’on a fait ici, rues Ribot et Menuge : une délégation a fait du porte à porte pour rencontrer les habitants et échanger sur le sujet.
– Ça peut favoriser les mobilités douces, approuve un éco-polopolitain.
– On ne va pas commencer à mettre des sens interdits partout, objecte un conducteur.
– On ne peut pas satisfaire 100 % des habitants, tranche le maire.
Les marcheurs reprennent la route et le meneur invite les citoyens qu’il croise à rejoindre le cortège, sans grand succès.

« On a des pistes, mais il n’est pas certain qu’on ait une solution d’ici novembre, lorsque Lidl va déménager. C’est un des dossiers les plus prioritaires de la ville, ce n’est pas parce que c’est compliqué qu’on ne va pas y arriver. »

Benoît Demagny, maire de Saint-Pol, à propos de l’avenir de l’ancien Carrefour Market

Néanmoins, quelques-uns l’attendent sur le trottoir, avertis de son passage par un tract distribué dans les boîtes aux lettres du quartier. À la résidence Jean-Rostand, une aînée rencontre Benoît Demagny pour la première fois :
– Ah, c’est donc vous, Monsieur le Maire ! Ça fait vingt ans que j’habite ici et depuis dix ans, mon jardin est régulièrement inondé quand il pleut !
Le premier magistrat échange avec son administrée et les membres de son équipe pour essayer de démêler les causes et les responsabilités, notamment à qui appartiennent certaines parcelles. L’agitation a intrigué une voisine qui sort sur le pas de la porte, Benoît Demagny va à sa rencontre et son écoute, tandis qu’une autre patiente au bout de la rue : cette dernière tenait absolument à rencontrer Monsieur le Maire.
– Je vais au marché tous les lundis, avec le Transpo. Il ne peut pas me conduire au magasin Leclerc, parce que c’est en dehors de Saint-Pol, alors je vais à Intermarché de l’autre côté de la ville. C’est bien pratique, heureusement qu’on a ça : quand on est tout seul, qu’on prend de l’âge et qu’on n’a pas de voiture… Je ne peux pas vous suivre, c’est pour ça que je me suis mise devant ma porte.
Elle regrette la fermeture du Carrefour Market du centre-ville et s’interroge sur l’avenir du bâtiment, l’occasion pour le maire de Saint-Pol de faire le point sur le dossier :
– C’est compliqué : il y a des propriétaires privés et Carrefour ne veut pas d’un magasin alimentaire à cet endroit. Ce serait plus simple si le bâtiment appartenait à la mairie. On a des pistes, mais il n’est pas certain qu’on ait une solution d’ici novembre, lorsque Lidl va déménager. C’est un des dossiers prioritaires de la ville, ce n’est pas parce que c’est compliqué qu’on ne va pas y arriver. Pour le transport, on avait proposé de faire une navette avec les villages des alentours, pour aller à la zone d’Herlin, à la polyclinique, à la maison de santé, mais ça va prendre du temps, au moins deux ou trois ans.
Benoît Demagny annonce également qu’il envisage de transformer l’ancien hospice, place Lebel, en résidence intergénérationnelle, ce qui pourrait offrir une solution aux problèmes de mobilité des aînés.

« Pour vous, quels sont les points forts de Saint-Pol ? Mis à part le maire ? »

Benoît Demagny, maire de Saint-Pol, à une nouvelle habitante

Sur le même trottoir, une voisine profite de l’occasion pour rencontrer l’équipe municipale et son patron :
– Moi, je ne connais personne. Je suis arrivée l’année dernière, en mai, après les élections. On habitait Divion et on ne se voyait pas rester là-bas. On ne regrette pas d’être venus à Saint-Pol.
– Pour vous, quels sont les points forts de Saint-Pol ? Mis à part le maire, s’amuse Benoît Demagny.
– C’est le côté village, répond la nouvelle venue. Il reste des commerces de proximité, les commerçants sont aimables. Moi qui étais adepte de la Porte Nord, je n’y ai pas mis les pieds depuis un an ! Par contre, niveau communication, on n’est pas trop au courant de ce qu’il se passe.
Puisque cette dame utilise Facebook, elle est invitée à ajouter Benoît Demagny parmi ses “amis”, ainsi que Sandra Chéry, adjointe aux événements ; Matthieu Arold, prestataire pour la communication de la ville de Saint-Pol, entend la remarque. Les échanges se poursuivent puis le cortège reprend son périple, jusqu’au collège Salengro, puis au passage à niveau de la rue d’Hesdin, histoire de faire le point sur les travaux réalisés et à venir. Après près de deux heures de promenade et de rencontres, le cortège s’est étiolé et revient à son point de départ, en remontant la cité Bouilliez. Finalement, l’équipe municipale aura pu échanger avec une trentaine d’habitants et Benoît Demagny se dit satisfait de cette première. Il espère pouvoir renouveler l’opération fin septembre, dans le quartier de Rosemont, peut-être avec un format plus court, puis une autre balade pourrait se tenir rue Berthelot. Le maire envisage également d’organiser un “café citoyen”, pour garder le contact avec les habitants cet hiver.


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