Saint-Pol : pas encore bachelier mais déjà diplômé pour propulser sa carrière de pilote

Du haut de ses dix-sept ans, Arthur n’a pas encore le droit de conduire une voiture, mais il se voit déjà aux commandes d’un avion de ligne, transportant des voyageurs aux quatre coins du monde. Un rêve pour certains, mais le jeune homme, élève de terminale au lycée Châtelet, se donne les moyens de ses ambitions : il vient de décrocher son Brevet d’initiation aéronautique, avec mention très bien ! « J’ai suivi une formation durant un an, avec deux heures de cours chaque dimanche à l’aérodrome de Bénifontaine. On a étudié la navigation, l’aérodynamisme, la météorologie, la sécurité, l’anglais… C’est un bon début pour se lancer, le BIA ne porte que sur la théorie mais il permet d’acquérir 75 % de la culture aéronautique », explique Arthur. S’il n’a pas encore pu piloter, il a déjà des dizaines d’heures de vol au compteur : « Mon père est gendarme et on a beaucoup voyagé. J’ai vécu en Nouvelle-Zélande, en Australie, dans les îles Fidji. Avant de revenir à Saint-Pol en août 2019, j’étais en Martinique. Mais maintenant, je ne pars plus, je dois finir mes études ! »

« J’hésite à me lancer dans une licence de pilote privé ou à tenter l’école nationale d’aviation civile, mais les places sont très limitées. »

Arthur Lamy, élève au lycée Châtelet et futur pilote de ligne

De ce côté-là, le lycéen a déjà son plan de vol, dont la première étape sera l’obtention de son bac maths-physique, section européenne. « J’hésite à me lancer dans une licence de pilote privé ou à tenter l’école nationale d’aviation civile, mais les places sont très limitées. Sinon, j’irai au Canada, où les études sont deux fois moins coûteuses. Je verrai bien ce que me dira Parcoursup. » Pour ses copains Théo, Hugo et Lucas, il ne fait pas de doute qu’Arthur finira dans un cockpit : « Il est trop modeste ! », s’amusent-ils, lors de la petite cérémonie organisée par le lycée Châtelet pour remettre le diplôme au futur pilote : « Arthur est vraiment passionné, ça fait plaisir de voir des élèves qui s’épanouissent. Il faut reconnaître le talent des jeunes et les mettre en avant. D’habitude, le lycée participe au concours régional “Sciences en plein vol” sur l’aéronautique, mais il a dû être annulé cette année à cause de la crise sanitaire », regrette Julien Jérôme, professeur de physique-chimie. « On est dans une période tellement morose que ça fait du bien d’avoir des bonnes nouvelles, sourit le proviseur. On n’a même pas pu faire de remise des diplômes cette année, alors quand on a l’occasion de mettre un élève à l’honneur, on en profite. »

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