Alors que les adultes se battent contre la fermeture de l’usine Pollux, Max, Vivian et Tom n’ont qu’une idée en tête : partir ensemble en colonie de vacances cet été. Cette bande de potes semble inséparable au collège comme en dehors, chevauchant leur vélo à travers la forêt pour rejoindre leur repaire, aménagé dans un vieux containeur, où ils partagent leurs rêves et états d’âme adolescent. Néanmoins, la vie n’est pas simple pour Max, livré à lui-même alors que sa mère, célibataire et dépressive, passe ses journées à fumer dans son lit, tandis que son grand frère réapparaît après un séjour en prison, amenant avec lui ses problèmes et ses démons. Max va devoir choisir entre ses amis et son frère, la morale et la loyauté, l’innocence et la responsabilité. Évidemment, l’unité du trio va être mise fortement à mal et les trois gamins vont plonger violemment dans le monde impitoyable des adultes, auquel ils ne sont clairement pas préparés.
Avec Les Trois Fantastiques, Michaël Dichter signe un séduisant premier long métrage avec un scénario plein de rebondissements, une réalisation maîtrisée et une grande justesse dans son récit du quotidien des trois ados. Tout au long du film, il réussit à conserver le fragile équilibre entre tendresse, humour et drame pour emmener le spectateur où il veut – un peu à la manière de Seb, le manipulateur incarné brillamment par Raphaël Quenard. Le cinéaste s’offre même le luxe de jouer avec quelques artifices de réalisation, plutôt inspirés, et des ambiances musicales tranchées pour accompagner les scènes. Michaël Dichter a tout mis dans son premier film – peut-être même parfois un peu trop – mais l’ensemble est tout à fait cohérent et on ne s’ennuie pas une minute devant cette œuvre de fiction, profondément ancrée dans le quotidien et la réalité sociale d’une petite ville de province déclassée, pas si éloignés de celui de nos jeunes Ternésiens, pour le meilleur et pour le pire.
-> À voir cette semaine au Régency !