Tout juste rentrée de la fête de l’Humanité, la sénatrice communiste Cathy Apourceau-Poly est ragaillardie pour poursuivre ses combats tous azimuts. Lors de la campagne des européennes, elle était venue à plusieurs reprises renouer le contact avec la population du Ternois et évoquer les dossiers du moment, notamment Herta et l’étoile ferroviaire de Saint-Pol, promettant qu’elle reviendrait après la campagne. Promesse tenue puisque ce mardi, elle était au centre hospitalier du Ternois avec une délégation de camarades afin de rencontrer les agents hospitaliers, l’occasion également de faire le point sur les dossiers du moment. Le sujet du jour était donc la situation des établissements de santé : « Les hôpitaux ont connu d’importants mouvements sociaux ces derniers mois et la colère des agents est toujours présente. La ministre de la Santé a annoncé 754 millions d’euros sur trois ans pour les urgences, mais après avoir effectué une coupe de 2,5 milliards d’euros, la balance reste négative. Avec les députés et sénateurs communistes, nous nous sommes rendus dans 150 hôpitaux partout en France, pour rencontrer les directions, les syndicats, les patients et les familles. Nous avons lancé une pétition pour sauver l’hôpital et rédigé une proposition de loi que nous allons soumettre à l’Assemblée Nationale. »
« Les salariés qui sont sous pression et craignent de faire des erreurs médicales »
Le centre hospitalier du Ternois est la huitième étape de sa tournée et la sénatrice a entendu les mêmes témoignages : « Le discours est le même partout. Tous disent qu’ils sont en souffrance, que ce soit les patients et leurs familles, ou les salariés qui sont de plus en plus sous pression et craignent de faire des erreurs médicales. Forcément, quand on doit s’occuper de plus de patients avec des moyens réduits, les risques sont plus importants. Les salariés ont deux revendications principales : la hausse des salaires et plus de moyens humains, notamment pour les aide-soignant et les infirmiers. » Pour désengorger les urgences, Cathy Apourceau-Poly et ses camarades ont l’idée de créer des centres de santé publics, avec des médecins salariés pouvant assurer un accueil de jour comme de nuit : « Un tel centre a été créé à Annequin avec deux médecins, c’est donc possible. Le Pas-de-Calais est la lanterne rouge au niveau du sanitaire et social. Le développement de la médecine de ville peut passer par de tels centres, d’autant que de plus en plus de jeunes médecins préfèrent exercer désormais en tant que salariés plutôt qu’en libéral. » Les communistes insistent également sur l’importance de la prévention et du maintien de la proximité des services de santé dans les zones rurales : « La ministre de la Santé assure qu’il n’y aura pas de fermeture d’hôpital mais parallèlement, elle réduit le nombre de lits et de services. Les hôpitaux sont gérés comme des entreprises privées, ils sont réorganisés dans des groupements hospitaliers qui sont une catastrophe. A Saint-Pol, des lits ont été transférés à Arras, mais ce n’est pas tout près pour la population qui a de gros problèmes de mobilité en milieu rural. »
Mobilisés pour défendre Herta, l’étoile ferroviaire et le centre des finances publics
A propos de mobilité, la sénatrice est toujours très attentive à l’évolution de la rénovation de l’étoile ferroviaire de Saint-Pol, même si plus personne ne semble douter aujourd’hui de la réalité de l’opération : « Les inquiétudes sont un peu levées, les financements sont là et les appels d’offre ont été lancés. On s’interroge maintenant sur l’ouverture à la concurrence de 20 % des lignes de la région. Nous avons demandé à rencontrer le président de région sur ce sujet. Néanmoins, il y a peu de chances que les lignes desservant Saint-Pol soient concernées pour l’instant. » Autre dossier qui reste ouvert : l’avenir de l’entreprise Herta. « Nous avons des contacts quasiment toutes les semaines avec les organisations syndicales, assure la sénatrice. Un comité central d’entreprise est prévu samedi, nous verrons si des annonces en ressortent. J’ai interrogé plusieurs fois le préfet du Pas-de-Calais sur le sujet qui m’a répondu ne pas être inquiet quant à l’avenir du site. On ne laissera pas tomber Herta qui est une usine structurante dans le secteur. Il est essentiel de conserver le tissu industriel, d’autant plus lorsqu’on voit les services publics disparaître sur le territoire. » Dernier exemple en date : l’annonce de la fermeture du centre des finances publiques de Saint-Pol – même si un sursis devrait lui être octroyé – et des trésoreries locales. Au lendemain du mouvement national des agents des finances publiques, les communistes sont vent debout contre le projet du ministre des Comptes publics : « Gérald Darmanin a annoncé la suppression de plus de cinq mille personnels d’État : c’est la disparition du service public ! Je dois le rencontrer le 1er octobre et je vais me battre pour que la trésorerie de Saint-Pol reste à Saint-Pol : les élus locaux ont besoin de ces services de proximité pour pouvoir travailler correctement. » Vu le nombre de dossiers en cours dans le Ternois, la sénatrice et son équipe devraient à nouveau revenir dans le secteur dans les mois à venir. Que ce soit pour l’hôpital, Herta, le réseau TER ou celui des trésoreries, la lutte continue !