La « maison de santé du XXIe siècle » séduit déjà les jeunes praticiens

« Toute partie tient à se réunir à son tout pour échapper ainsi à sa propre imperfection », disait le grand maître de la Renaissance, Léonard De Vinci. Tel est l’esprit de la maison de santé inaugurée vendredi à Gauchin-Verloingt : réunir en un même lieu divers professionnels pour constituer une offre de soins complète à destination des habitants du Ternois. Le docteur Turi a bataillé durant plus de trois ans afin de mobiliser autour de son projet des acteurs de la santé et les décideurs du territoire. « Aujourd’hui, ce n’est pas une fin ni un début, c’est une étape », soulignait le médecin qui n’a eu aucun mal à convaincre Marc Bridoux du bien-fondé de son projet. La communauté de communes s’est chargée du bâtiment et du montage financier, pour un total de 2,6 millions d’euros, subventionné à 60 %.

« Ici, il existe une véritable envie de travailler ensemble »

De son côté, le docteur Turi s’attelait à constituer l’équipe qui occupera les locaux à partir du 5 mars. La maison médicale est déjà remplie à plus de 80 %, avec une vingtaine de praticiens : médecins généralistes et infirmiers, mais aussi ostéopathe, dentiste, psychomotricien, sophrologue… L’aspect pluridisciplinaire de la maison de santé a été un argument de poids pour attirer les professionnels, notamment des jeunes. « Ici, il existe une véritable envie de travailler ensemble. On se connaît bien, ça fait deux ans qu’on est sur le projet. C’est la possibilité de travailler en équipe qui m’a intéressé. On peut échanger entre nous, c’est mieux que d’être seul dans son cabinet », estime Vincent Lopez, ostéopathe, qui présente la particularité d’être spécialisé dans le sport. Basé à Béthune, il consultait déjà au sein de l’Espace Santé Ternois, rue d’Hesdin, qui regroupait plusieurs professionnels de la future maison de santé Léonard De Vinci. « Nous avions déjà des patients qui vont pouvoir nous suivre ici. Nous ne partons pas de rien », souligne Emmanuelle Bayart, sophrologue, basée à Anvin, mais qui proposera régulièrement des consultations à Gauchin-Verloingt.

« C’est la maison médicale du XXIe siècle »

Le docteur Turi a également réussi à dépasser le clivage entre public et privé, en associant tous les acteurs du territoire, des praticiens libéraux au centre hospitalier du Ternois, en passant par l’Agence régionale de santé et les collectivités locales. Tous ont également été séduits par la modernité du projet : « C’est la maison médicale du XXIe siècle, offrant une proximité pour les habitants du Ternois, mais également impliquée dans la formation, la recherche et la technologie, se félicitait Laurent Turi. Le numérique est un levier d’avenir pour faciliter l’accès aux soins dans les territoires ruraux. » La maison médicale va développer une offre de télémédecine, avec des consultations à distance. Le bâtiment lui-même se veut dans l’air du temps, avec une construction écologique, équipée de panneaux solaires et même de bornes de recharge pour véhicules électriques.

« Nous avons déjà reçu quatre candidatures d’internes : c’est du jamais vu »

Unanimement saluée comme un magnifique outil au service de la population du Ternois, la maison médicale de Gauchin-Verloingt doit également rayonner sur tout le territoire. « Nous avons deux autres maisons médicales, à Anvin et Auxi. Des médecins partent en retraite et nous avons du mal à attirer des jeunes. Nous comptons sur cette réalisation pour apporter un nouveau dynamisme aux autres structures », explique Marc Bridoux, qui rappelle que le territoire a les plus mauvais indicateurs de santé des Hauts-de-France. « Nous accueillons de nouveaux internes en stage tous les six mois. Nous avons déjà reçu quatre candidatures, c’est du jamais vu », souligne le docteur Turi. À 29 ans, Rémi Legleye terminera sa neuvième année de médecine par un stage dans la maison de santé de Gauchin-Verloingt, à partir du mois de mai : « Le projet de maison de santé m’intéressait. C’est une bonne vitrine pour attirer de jeunes médecins et des étudiants. » Sa compagne étant également en métropole lilloise, il n’envisage pas de venir s’installer dans le Ternois, mais la stagiaire actuelle, originaire d’Houdain, se verrait bien intégrer l’équipe à l’issue de ses études, dans quelques années, c’est-à-dire très bientôt selon Léonard De Vinci: « Il n’est aucune chose qui aille plus vite que les années.»

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