Pas de prime pour les salariés : la direction d’Herta en discutera après la crise

« Au mieux, c’est pas le moment ; au pire, c’est une fin de non-recevoir », commente Olivier Delbé. Ce matin, il a reçu une réponse de la direction d’Herta à la demande déposée par son syndicat, l’UNSA, et par la CGT afin de bénéficier d’une prime exceptionnelle de mille euros pour les salariés qui continuent de travailler pour assurer la production d’Herta. « Nous pensons que l’urgence est à la protection de la santé de l’ensemble de la population, de nos salariés, de leurs familles, de leurs proches. […] Nous remercions tous nos salariés pour le travail effectué au quotidien et plus particulièrement nos sites de production et de distribution qui se sont adaptés et continuent d’œuvrer pour nourrir notre pays », indique dans un courrier la Directrice des ressources humaines, Evelyne Maître.

« Entre ceux qui sont confinés pour suspicion de coronavirus, ceux qui ont dû s’absenter pour garder leurs enfants, et les personnes fragiles, il doit manquer près de 15 % des salariés. »

Olivier Delbé, délégué syndical UNSA

« Les mercis, c’est bien gentil, mais après la crise, il faudra éviter d’avoir la mémoire courte, pour reprendre les mots de Xavier Bertrand. Heureusement qu’il y a des salariés sur les lignes de production pour sortir des produits pour la nation », rappelle le délégué syndical de l’UNSA. La direction ne ferme pas totalement la porte mais estime que le moment est mal choisi : « Nous sommes actuellement dans le temps de l’action […] et chacun fait de son mieux pour faire face personnellement et professionnellement. Nous aurons, bien entendu, à l’issue de cette crise, à faire le bilan, et nous pourrons alors échanger sur les dispositions qu’il convient de prendre. » Pour l’instant, l’essentiel est de maintenir la production et l’usine de Saint-Pol s’adapte, notamment dans la gestion de ses effectifs : « Entre ceux qui sont confinés pour suspicion de coronavirus, ceux qui ont dû s’absenter pour garder leurs enfants, et les personnes fragiles, il doit manquer près de 15 % des salariés. Nous n’avons pas de cas déclarés de coronavirus mais des suspicions, et les personnes ont été mises en arrêt, ainsi que leur entourage professionnel », explique Olivier Delbé.

Des pains au chocolat et des salades offerts aux salariés

Des intérimaires ont été appelés en renfort pour pallier le manque de main d’œuvre. « L’important pour le moment, c’est de maintenir le moral des troupes, souligne Olivier Delbé, lui-même présent sur le site. Un bon général est au front avec ses troupes, pas en base arrière. » Pas de prime donc pour maintenir le moral, mais les salariés ont eu droit à une distribution de pains au chocolat mercredi. Et ce jeudi, chaque salarié a reçu un carton de salade offert par la société Daunat qui souhaitait écouler un stock dont la date limite de consommation approchait. Pour la prime, il faudra attendre la fin de la crise.

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