Depuis le début de la crise sanitaire, l’usine Herta de Saint-Pol tourne à plein régime, afin d’approvisionner les grandes surfaces qui ont été dévalisées : « On a le devoir de satisfaire nos clients, tout en respectant les règles qui s’imposent. Des salariés font des efforts, se lèvent tôt le matin et prennent des risques pour venir travailler », souligne Olivier Delbé. Le délégué syndical UNSA estime donc qu’il serait légitime que l’entreprise verse à ces salariés une prime de mille euros, comme évoquée par le ministre de l’Economie et des Finances. Olivier Delbé a envoyé un courrier au directeur du site de Saint-Pol en ce sens. Une autre demande a été déposée par la CGT Herta France concernant l’ensemble des salariés du groupe : « Vous ne pouvez pas rester indifférents aux risques pris par l’ensemble du personnel Herta qui assure avec professionnalisme le maintien de la production de l’entreprise », insistent les délégués CGT dans un autre courrier adressé à la direction générale.
« À la cantine, on doit respecter la règle des un mètre, on mange sans personne en face ou à côté. On évite tout contact avec les chauffeurs. »
Olivier Delbé, délégué syndical UNSA chez Herta
En effet, des mesures spécifiques à la crise sanitaire ont été mises en œuvre, mais les salariés ont été invités à venir assurer la production : « Certains salariés sont en télétravail mais pour faire tourner l’usine. Il faut malheureusement que la plupart d’entre eux soient sur le site. À la cantine, on doit respecter la règle des un mètre, on mange sans personne en face ou à côté. On évite tout contact avec les chauffeurs. Les personnes sensibles – souffrant de diabète, d’hypertension ou autres – ont été invitées à rester chez elles, tout comme celles ayant pu être en contact avec des personnes suspectées d’être porteuses du COVID-19. Le principe de précaution s’applique pour les salariés et leur entourage professionnel », précise Olivier Delbé, qui n’a pas connaissance de cas avéré chez les salariés de l’usine. Quelques dizaines d’entre eux ne travaillent donc plus à l’usine soit par précaution sanitaire, soit pour garder leurs enfants, soit parce qu’ils sont en télétravail, ce qui a augmenté le recours aux intérimaires, qui sont déjà près de trois cents en temps normal, pour quelque neuf cents salariés.
« Qu’il soit à la maison ou à l’usine, chaque salarié doit avoir droit à la prime. Tous participent à la continuité de l’entreprise. »
Délégué syndical CGT Herta
Olivier Delbé souhaite que la prime de mille euros soit versée aux intérimaires qui sont exposés aux mêmes risques que les salariés, mais pas à ceux en télétravail. La CGT, en revanche, demande que cette prime profite à l’ensemble des salariés : « Qu’il soit à la maison ou à l’usine, chaque salarié doit avoir droit à la prime. Tous participent à la continuité de l’entreprise. Les intérimaires ne font pas partie d’Herta, ils n’ont pas le même employeur, mais ce serait bien qu’ils puissent en bénéficier aussi. » Pour l’instant, la direction d’Herta n’a pas répondu à ces demandes, mais la CGT considère qu’elle est d’autant plus légitime que les négociations annuelles n’ont pas été à la hauteur de leurs espérances : « Vu les résultats financiers d’Herta France et compte tenu des risques pris par les salariés, ce serait une récompense pour leur dévouement. »