Suspendue depuis le deuxième confinement, la circulation des trains entre Saint-Pol et Arras ne sera finalement pas rétablie avant l’année prochaine. Des travaux d’entretien seraient nécessaires au retour de la circulation ferroviaire, notamment pour la signalisation : « Il y a trop de végétation qui tombe sur le rail ce qui crée une mauvaise détection de la circulation du train », explique un cheminot. Or, cette ligne doit faire l’objet d’importants travaux de rénovation, qui devraient normalement démarrer au printemps prochain et durer un an. Il a donc été décidé de ne pas rétablir la circulation pour quatre mois et aucun train de voyageur ne circulera sur ce tronçon en 2021.
Le calendrier des travaux de l’étoile ferroviaire de Saint-Pol et des lignes ralliant Arras, Étaples et Béthune a déjà pris beaucoup de retard à cause de la crise sanitaire. Les lignes d’Étaples et de Béthune devaient rouvrir en septembre dernier, mais la reprise n’est toujours pas effective : à l’heure actuelle, le retour des trains sur ces deux lignes est annoncé pour avril prochain. Concernant la ligne d’Arras, les travaux de rénovation ne devaient être lancés qu’une fois les deux autres lignes rétablies. Selon cette logique, ils devraient commencer au mois d’avril et ils sont prévus pour une durée d’un an. Néanmoins, l’arrêt anticipé de la circulation des trains permettra de gagner un peu de temps : « Les travaux préparatoires pourront être engagés plus rapidement, estime Laurent Marty, directeur régional de la communication de la SNCF. L’objectif est que les entreprises qui travaillent sur les deux autres lignes puissent ensuite intervenir sur celle d’Arras. À l’origine, la circulation ne devait pas être suspendue aussi longtemps, mais la voie ferrée arrive en fin de vie et a déjà rencontré beaucoup de problèmes, ce qui ne permettait plus de garantir le service et surtout la sécurité. »
« Au début, je prenais les bus SNCF mais ce n’est vraiment pas idéal : ils s’arrêtent à toutes les gares, ça double le temps de trajet. Maintenant, je fais du covoiturage avec un collègue. »
Christine, usagère quotidienne du TER (quand il roule)
Pour les usagers, des bus de substitution sont mis en place par la SNCF, ainsi que par la région. Néanmoins, le service est loin de rivaliser avec le rail et beaucoup se détournent de cette alternative. Ainsi, Christine dispose d’un abonnement SNCF pour se rendre à Arras, où elle est employée, mais ces derniers mois, elle a dû s’adapter : « Au début, je prenais les bus SNCF mais ce n’est vraiment pas idéal : ils s’arrêtent à toutes les gares, ça double le temps de trajet. Maintenant, je fais du covoiturage avec un collègue. Mais le train est beaucoup moins stressant que la voiture, quand on voit la circulation pour rentrer et sortir d’Arras. Les bus de la région sont directs, mais ils ne sont pas compris dans l’abonnement. Ce qui est vraiment rageant pour les usagers, c’est de n’être au courant de rien. J’ai appris par hasard au guichet que les trains ne reviendraient pas. » Pour Christine, le covoiturage se poursuivra jusqu’au rétablissement de la ligne. Pour d’autres, il faudra jongler entre les bus de la SNCF et ceux de la région, ce qui n’est pas si simple : les bus affrétés par la SNCF continueront d’assurer le service jusqu’au début des travaux de rénovation, mais ensuite, seuls ceux de la région rouleront. Les usagers vont devoir surveiller de près l’évolution des horaires et des conditions de circulation, ou se résigner à reprendre leur voiture, voire à renoncer à se déplacer pour certains.