Mine de rien : sur le carreau

GGGGGG : grisounnant

Lorsqu’on parle de comédie sociale, on ne peut s’empêcher d’avoir une certaine appréhension à l’idée d’être confronté à une comédie potache sans grande originalité et aux allures de déjà-vu. Heureusement, quelques rares exceptions ont prouvés que le genre pouvait sortir des sentiers battus et proposer des films remplis de sincérité et ayant un vrai regard sur la société (on pense notamment au travail de Nakache et Toledano ou à des films dans la veine de The full monty). Vu le propos du film et la présence de Philippe Rebbot et Mathias Mlekuz, autant dire que les attentes étaient grandes. 
Situant son histoire dans notre, région jadis fleuron de l’industrie minière, Mine de rien nous raconte le combat de deux chômeurs de longue durée, Arnault (Arnaud Ducret) et Di Lello (Philippe Rebbot), ayant à cœur de faire revivre le patrimoine de leur région, en transformant une ancienne mine de charbon en parc d’attractions.
La véritable réussite du film réside sans nul doute dans ses personnages principaux. Alors que la présence d’Arnaud Ducret laissait présager de grosses blagues bas-de-plafond, propices à la caricature facile, il n’en est rien. Ducret et Rebbot endossent leur rôle à merveille et proposent une interprétation pleine d’humanisme et de sincérité. Cette justesse dans le traitement des personnages rend l’ensemble plutôt crédible et permet au film d’avoir une certaine profondeur. Les personnages principaux sont attachants, drôles et permettent au film d’aborder de vrais sujets, tout en restant léger. 
Cependant, Mine de rien bascule rapidement dans les travers propres au genre. Le scénario est convenu, plutôt basique et la bienveillance qui se dégage du film frôle parfois l’indigestion à force d’en faire trop. L’écriture des personnages est aussi problématique. Même si Di Lello et Arnault sortent clairement leur épingle du jeu, les autres personnages sont simplistes et frôlent parfois la caricature. Ici, tout est blanc ou noir et le film souffre véritablement d’un manque de nuance dans son propos. 
Pour sa première réalisation, Mathias Mlekuz nous livre un film en demi-teinte, capable du meilleur comme du pire. Heureusement, la présence de Ducret et Rebbot réussit à relever le niveau et permet au film de proposer certains moments d’émotion et de drôlerie qui sauvent l’ensemble. 

Prochaines séances au Régency.

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