GGGGGG : girl power
Après l’excellent Lady Bird, film sur l’adolescence empreint d’humour et de douceur, Greta Gerwig reste sur la thématique du passage à l’âge adulte, en adaptant le roman de Louisa May Alcott : Les quatre filles du Docteur March. Alors que l’ouvrage a été publié à l’origine en deux parties (l’une centrée sur l’enfance des sœurs et l’autre sur leur vie d’adulte), Greta Gerwig choisit d’innover et emmène son adaptation vers d’autres horizons en faisant des allers-retours entre ces deux périodes et en centrant son histoire sur Jo March (Saoirse Ronan).
Avec un casting aux petits oignons, regroupant notamment Emma Watson (Meg March), Saoirse Ronan (Jo March), Laura Dern (Marmee March), Timothée Chalamet (Theodore Laurence), Meryl Streep (Tante March), Bob Odenkirk (Robert March), Louis Garrel (Friedrich Bhaer), Les filles du docteur March affiche la couleur et une volonté de traiter cette nouvelle adaptation comme un film fleuve, autour de ses nombreux personnages. C’est avec plaisir qu’on les voit évoluer et tenter de trouver leur place dans la société américaine du XIXème siècle. Timothée Chalamet et Saoirse Ronan sortent clairement leur épingle du jeu et rayonnent à chaque apparition à l’écran.
La réalisation, même si elle reste relativement classique, réussit à mettre en place une atmosphère légère, voire mélancolique à certains moments, ce qui donne du corps au film. Malgré tout, l’ensemble recèle quelques longueurs, qui plombent le rythme général. On se retrouve avec une impression étrange, comme si adapter un classique de la littérature en le remaniant avec les standards actuels était à la fois un pari brillamment réussi et une contrainte empêchant de prendre plus de libertés.
Les filles du docteur March réussit néanmoins à renouveler cette fresque familiale, connue de tous, sans prétention et avec une certaine justesse.
Pour son deuxième film, Greta Gerwig confirme avoir tout le potentiel d’une grande réalisatrice et c’est avec curiosité qu’on attend l’arrivée de son prochain projet : Barbie (oui, oui), qui portera à l’écran la vie de la fameuse poupée.