GGGGGG : pas de chichis
Après le succès de Patients qui nous offrait un regard différent (et d’une grande fraîcheur) sur le handicap, Grand Corps Malade et Mehdi Idir renouvellent l’expérience avec La vie scolaire, et on ne va bouder notre plaisir.
Cette fois, les deux comparses s’intéressent à l’histoire de Samia, jeune conseillère principale d’éducation originaire d’Ardèche, qui prend ses fonctions dans un collège de Saint-Denis, réputé difficile. À travers son regard, sans a priori et plein d’espoir, on découvre Yanis qui, malgré son potentiel, s’inscrit de plus en plus dans une situation d’échec scolaire.
La question de l’enseignement en quartier dit « difficile » n’est pas un sujet nouveau dans le cinéma et certains films ont d’ailleurs réussi à proposer des approches intéressantes, en tentant de comprendre cette réalité sociale. Mais il faut bien reconnaître que, la plupart du temps, le sujet est abordé sous le ton de la comédie franchouillarde ou du mélo qui n’apporte pas grand-chose au débat. La vie scolaire, qui pourrait s’apparenter à une énième comédie sur le sujet, s’avère bien plus profond et intéressant. Le film porte un regard toujours bienveillant sur ses personnages et les situations qu’ils rencontrent, sans jamais nier la réalité. En axant le sujet sur les aspects positifs, le film parvient à nous faire rire de bout en bout, tout en proposant une vision optimiste sur ces questions.
Ainsi, les réalisateurs ne se concentrent pas sur le fameux « problème des banlieues », mais installent intelligemment le récit dans la réalité sociale de ces quartiers pour traiter le sujet de l’école de manière légère, mais jamais niaise.
La vie scolaire nous propose finalement un regard neuf et sincère sur les jeunes oubliés du système scolaire. Ceux-là mêmes qui, trop souvent, sont qualifiés d’irrécupérables, de difficiles, mais jamais considérés pour ce qu’ils sont : des jeunes avec des défauts certes, mais surtout des qualités et des aspirations, et trop souvent relégués au second plan.
Prochaines séances au Régency.