GGGGGG : éléphantin
Poursuivant sa politique de reboot en live action de ses plus grands classiques, Disney s’attaque cette fois à Dumbo, long-métrage d’animation de Samuel Armstrong et Norman Ferguson sorti en France en 1947 (guerre oblige, six ans après la sortie aux Etats-Unis). Lauréat du Grand Prix International du dessin animé lors du Festival de Cannes de 1947 et de l’Oscar de la meilleure musique en 1942, Dumbo revient cette fois sous la direction de Tim Burton.
Au retour de la guerre, Holt Farrier (Colin Farrell), ancienne gloire du cirque, se voit chargé de s’occuper d’un éléphanteau aux oreilles disproportionnées. Cette différence qui fait de Dumbo la risée de tous va rapidement se transformer en force, lorsque les enfants de Holt découvrent que ces oreilles gigantesques lui permettent en réalité de voler.
Revisiter un grand classique du dessin animé en live action entraîne craintes et interrogations notamment quant à l’intérêt d’un tel projet. Après les mauvaises expériences de Disney (La Belle et la bête, par exemple), Burton relève le niveau et réussit à livrer un film fidèle à l’original, tout en apportant sa patte. Dumbo fait cohabiter à merveille l’essence du dessin animé de 1941 avec l’univers de Burton. On retrouve ainsi toute l’esthétique du réalisateur et l’ambiance empreinte de magie et de nostalgie qui lui sont propres. Malgré tout, ce Dumbo nouvelle génération n’apporte pas grand-chose à l’original. Même si Burton choisit cette fois de placer son récit du point de vue des enfants Farrier, on reste sur sa faim. Au-delà de la prouesse technique et du plaisir de voir ainsi Dumbo remanié, le résultat relève plus d’un exercice de style que d’un réel reboot que le réalisateur se serait réapproprié. Cependant, Burton livre un film haut en couleur et plaisant à regarder, en espérant que les futurs Roi Lion et Aladdin soient, au moins, du même acabit.