Blade Runner 2049 : faire du Villeneuve avec du vieux

GGGGG : special K

Après trente-cinq ans d’attente, le second volet du film culte de Ridley Scott est enfin là. Qui de mieux pour relever ce défi que Denis Villeneuve qui, depuis quelques années, ne cesse de prouver son talent derrière la caméra ?

Avec Blade Runner 2049, il nous propulse dans un Los Angeles toujours en proie aux tensions qui règnent entre humains et réplicants. C’est dans ce contexte que K (Ryan Gosling), un blade runner, découvre un secret bien caché qui remet en cause la société. Traqué, il n’a d’autre choix que de partir à la recherche de Deckard (Harisson Ford), ancien blade runner, disparu depuis une trentaine d’années.

La force du film est sans conteste visuelle. Le film est noir, brut et ancré dans l’univers grâce à une excellente compréhension de la vision originale et quelques clins d’œil bien placés. L’ensemble est sombre et l’atmosphère pesante. Les cadrages écrasent les personnages comme si la société étouffait et asservissait ses citoyens. Les protagonistes sont à cette image : froids et sans émotions. Tout change lorsque K part sur les traces de Deckard. Il s’ouvre à une nouvelle manière de voir le monde, retranscrite par des cadrages plus ouverts et des éclairages plus neutres.

Malgré quelques rebondissements inattendus, le scénario reste relativement simpliste. Là où l’original (et surtout le director’s cut de 1992) menait une réflexion sur la condition humaine et l’évolution de la société, Blade Runner 2049 ne fait qu’effleurer ces thématiques. Le film s’attache davantage au devenir de Deckard, ce qui lui permet de développer une intrigue qui lui est propre mais laisse de côté les réflexions qui faisaient la puissance du premier volet.

S’il souffre indéniablement de la comparaison, le film ne trahit jamais l’original et réussit même (véritable tour de force) à s’en émanciper. Il s’affranchit des blockbusters actuels grâce à une magnifique réalisation et énormément de respect pour l’œuvre originale. À coup sûr, Denis Villeneuve n’a pas fini de nous impressionner et devrait s’atteler à un nouveau défi de taille : l’adaptation de Dune.

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