GGGGG : monumental.

Touché par l’histoire et y voyant un pamphlet contre l’époque actuelle, Albert Dupontel décide d’adapter Au-revoir là-haut, roman de Pierre Lemaitre, prix Goncourt 2013. Après treize versions de son scénario, le réalisateur se lance dans l’aventure, adoubé par l’auteur. Le film raconte l’histoire d’Albert Maillard (Albert Dupontel) et Edouard Péricourt (Nahuel Pérez Biscayart), compagnons de tranchées qui décident de monter une arnaque au monument au mort dans la France d’entre-deux-guerres. Avec des personnages haut en couleur, farfelus mais jamais caricaturaux, Au-revoir là-haut est un conte abordant de multiples sujets : la relation père fils, l’avidité de l’être humain, la domination de l’argent au sein de la société, l’absurdité et l’horreur de la guerre… Des thèmes graves mais traités avec une certaine légèreté, portés par des décors magnifiques et une image recréant l’ambiance du Paris des années folles.

Les acteurs sont impeccables. Le spectateur sera tour à tour amusé par la maladresse de Maillard ou touché par la situation de Péricourt, artiste estropié, caché derrière de splendides masques qui traduisent ses émotions. Laurent Lafitte campe avec justesse le lieutenant Pradel qui cristallise les travers de l’être humain. Albert Dupontel choisit de centrer son histoire sur l’humanité de Maillard, plutôt que sur la folie de Péricourt qui aurait donné un tournant plus dramatique à l’adaptation. La relation entre Péricourt et la petite Louise (Héloïse Blaster) aurait cependant gagné à être plus développée.

Le réalisateur livre sa propre interprétation de l’œuvre de Pierre Lemaitre, sans trahir l’auteur. Au-revoir là-haut est une grande fable abordant de nombreuses thématiques avec légèreté et élégance, démontrant une nouvelle fois tout le génie et l’inventivité d’Albert Dupontel.

Notre article sur l’avant-première en présence d’Albert Dupontel.

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