Un commerçant, un artisan, une ouvrière, un retraité, une lycéenne, un jeune en formation : les gilets jaunes du Ternois ont constitué une délégation pour répondre à l’invitation lancée par le député Bruno Duvergé. « Nous avons rencontré les manifestants de Bapaume et d’Arras, mais pas encore ceux du Ternois. Nous voulons entendre leurs revendications et leurs problèmes particuliers qui ne sont pas les mêmes dans le Ternois et l’Arrageois », explique Carine Kumps, assistante parlementaire du député, qui a pris contact avec les gilets jaunes de Saint-Pol pour leur proposer une entrevue. Si les dernières annonces gouvernementales n’ont pas convaincu les manifestants saint-polois, toujours en place au rond-point de Grandcamp à Saint-Michel-sur-Ternoise, ils sont prêts à discuter vendredi avec le député : « On sera six ou sept à s’y rendre. Le député pourra remonter nos revendications, mais je ne pense pas que ça va changer grand-chose. Il n’y a plus de dialogue avec le gouvernement », estime Ludovic, qui participera tout de même à l’entrevue. « On va y aller pour discuter et on dira ce qu’on a à dire. Chacun a préparé une liste des revendications et des problèmes. On va parler du national mais aussi de ce qui se passe dans le Ternois », annonce Hervé Barbe, lui qui déplorait lundi qu’aucun élu ne soit venu à la rencontre des gilets jaunes depuis le début du mouvement.
Une discussion autour des problèmes nationaux mais aussi locaux
Le maire de Saint-Pol devrait également participer aux discussions, notamment pour évoquer les sujets locaux. « Le député va porter les revendications au niveau national, mais nous devons avant tout travailler à l’échelle locale, souligne Carine Kumps. Il faut partir du local et lancer une réflexion avec tous les acteurs : la mairie, la communauté de communes, le conseil départemental, le conseil régional… Tous doivent travailler ensemble pour améliorer le quotidien. Dans plusieurs têtes, il y a plus d’idées. Le gouvernement a annoncé la mise en place d’ateliers de travail pour les mois prochains, mais Bruno Duvergé a déjà commencé ce travail à Bapaume et Arras. Le député est là pour impulser et porter les réflexions, mais il ne faut pas que tout descende du national et que les élus décident de tout. Les propositions doivent aussi venir des habitants. Nous pourrons ensuite élargir le groupe de travail dans les mois à venir. » Cette première entrevue entre les gilets jaunes, le député et le maire doit permettre d’engager le dialogue. Les manifestants saisissent volontiers cette main tendue mais ne se font pas d’illusion : « On va présenter nos différentes demandes mais à la fin, ce sera que Macron s’en aille. »
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