Avec le retour des ducasses, les villages du Ternois reprennent vie, presque comme avant

« C’est l’histoire d’une trêve que j’avais demandée, c’est l’histoire d’un soleil que j’avais espéré… » Ce week-end avait un petit goût de monde d’avant avec la reprise de manifestations en tous genres dans le Ternois. Symbole de cette libération : le retour des ducasses dans ces petits villages où il ne s’est quasiment rien passé depuis le début de la crise sanitaire. En ce premier dimanche de juillet, Monchy-Cayeux et Fiefs ouvrent le bal et les habitants se ruent sur l’occasion de se retrouver sous les tonnelles pour trinquer, ripailler et chanter à pleins poumons. Évidemment, tout le monde a son masque, parfois sur la bouche, plus ou moins bien mis, souvent sous le menton, à la main ou dans la poche : les fûts de bière se vident plus vite que les flacons de gel hydroalcoolique. Le Covid paraît déjà loin, même s’il s’immisce toujours dans les conversations entre les habitants, qui maintiennent néanmoins une certaine distance physique, se tapent coudes et poings plutôt que de se serrer la main.

Bain de mayo pour l’été

Pour la reprise des festivités, la plus grande menace venait du ciel. La brocante de Fiefs a été douchée dans la matinée, tout comme celle de Siracourt où une partie des exposants a remballé prématurément, sans attendre le retour du soleil. Pas de quoi décourager les randonneurs et pilotes de quads qui s’étaient réunis à quelques kilomètres de là, au terrain de football d’Œuf-en-Ternois, pour la journée d’animations concoctée par le comité des fêtes. La pluie a retardé le tournoi de pétanque et transformé en piscine la structure gonflable, mais n’a pas réussi à éteindre les barbecues qui embaumaient la campagne ni la bonne humeur des piliers de tonnelle. Non, décidément, quelques gouttes n’allaient pas refroidir ceux qui attendaient depuis si longtemps de retrouver ces « ambiances chaleureuses et conviviales » de fêtes de villages « où il fait bon vivre ».

Des frites ! Des frites ! Des frites ! Des frites ! Des frites !

« On voit même certaines personnes qui ne sortent jamais de chez elles. Tout le monde a besoin de se retrouver », constate le maire de Siracourt en voyant deux aînées rejoindre les festivités bras dessus, bras dessous. Élus l’an dernier, André Genelle et son équipe n’avaient pas pu organiser de manifestation dans la commune. Alors, pour cette première, bien que tout juste propulsé conseiller régional, il a décliné une réunion de travail de son groupe pour être avec ses administrés et accueillir les visiteurs. Parmi eux, quelques maires voisins, ainsi que les nouveaux conseillers départementaux, Ingrid Gaillard et Claude Bachelet, qui entament leur tournée des ducasses et autres sauteries du canton, calant leur agenda sur celui des manifestations locales. Ils vont devoir jouer serrer pour être partout puisque nombre d’événements ont été reportés : les organisateurs veulent désormais rattraper le temps perdu et profiter de l’accalmie, tout comme les habitants en manque de lien social. Un peu partout dans le Ternois, la vie reprend dans une insouciance légère. Même si au fond, chacun sait que quelque chose a changé, finalement « tout, tout a continué, hey hey ! »

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