St-Pol : les cafards s’étant installés tout l’été, les locataires sont fort dépourvus

Lorsque tombe la nuit, ils investissent la résidence Graziella, se faufilent sous les portes, dans les murs, les conduits, se promènent dans les appartements alors que leurs occupants dorment, et les mordent même parfois. Ils hantent les logements la nuit, l’esprit des locataires le jour. Les cafards. Depuis le mois de juin, les locataires de la résidence Graziella doivent cohabiter avec des hordes de cancrelats. Les spécimens s’agglutinent dans les pièges qui décorent les couloirs des trois étages, les entrées d’appartement, voire les logements, agonisant pendant des heures dans les pièges chimiques. « Le bailleur a envoyé une entreprise en juillet et en août, mais elle n’a pas pu accéder à tous les logements : un logement est inoccupé, certains locataires étaient partis en vacances, ils vont avoir de mauvaises surprises à leur retour. L’entreprise n’a pas pu tout traiter et les cafards sont vite revenus », constate l’un des habitants qui porte encore les traces d’attaques nocturnes : des morsures sur les cuisses qui peinent à cicatriser. Depuis, la victime traque les blattes à la lampe torche. « Mon mari est diabétique, il doit faire particulièrement attention, souligne son épouse. Nous n’osons plus ouvrir les fenêtres pour éviter que les cafards entrent par là. Quand notre petite-fille nous rend visite, nous la surveillons durant sa sieste pour qu’elle ne se fasse pas mordre. »

Des centaines d’euros dépensés dans les pièges et produits insecticides

Les cafards sont devenus une obsession pour ce couple de retraités, mais aussi pour leurs voisins qui ont investi dans des pièges et produits insecticides : « En trois mois, j’en ai eu pour cent euros. Je préférerais mettre cet argent dans ma voiture pour aller travailler », déplore une locataire du rez-de-chaussée. « On ne peut pas mettre de produits dans notre appartement, notre chien pourrait s’empoisonner. De toute façon, quoi qu’on fasse, les cafards reviennent. Il faudrait vider l’immeuble et tout traiter une bonne fois », constatent les retraités qui ont signé avec les locataires de neuf des treize appartements un courrier envoyé au propriétaire de la résidence. Le bailleur SIA est parfaitement conscient du problème : « Nous avons fait intervenir un prestataire dès que ça nous a été signalé. Il a pu pénétrer dans les appartements, nous avons bien identifié la source du problème, mais nous sommes face à une situation très compliquée. Notre rôle est de loger les locataires mais aussi de les accompagner. Nous avons pris des mesures pour intervenir dans les prochains jours », assure le service communication de SIA, espérant rassurer les locataires qui ne savent plus que faire : « Depuis un moment, on en voit des plus petits. Ils se sont reproduits et avec le froid qui arrive, ils vont tous rentrer. On a déjà subi ça tout l’été, on aimerait être tranquilles pour l’hiver. »

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