Ça chante encore dans ma tête : « 95.2 FMT – Programme Europe 2 » Depuis 2007, les jingles de la radio du Ternois ont disparu, engloutis sous la soupe musicale de Virgin. La “Fréquence modulée du Ternois” a néanmoins continué à émettre des souvenirs dans la mémoire des habitants du secteur, à tel point que certains envisagent de revenir sur les ondes. Parmi eux, Noël Jossant est en première ligne pour reprendre l’antenne qui rythmait son quotidien dans les années 80-90 : « Je l’écoutais tous les jours. J’en ai des souvenirs d’avec mon frère, quand on partait à la pêche en 205 GTI. » Il habitait alors Ruisseauville d’où il captait la radio du Ternois : « À l’époque, l’antenne de Siracourt couvrait un périmètre de cinquante kilomètres, mais elle est tombée lors d’une tempête en 2007. Une petite antenne l’a remplacée mais elle portait beaucoup moins loin. » Pour Noël, cette radio était une vitrine du Saint-Polois, grâce à laquelle il connaissait les événements à venir dans le Ternois, les soirées au Kes-West, les promos chez les commerçants du secteur. Lorsqu’il est monté à la capitale, Noël Jossant s’est lancé à son tour sur les ondes : « J’ai fait un stage en 1993 à la radio M40, puis participé à plusieurs WebTV et WebRadio en tant qu’animateur sur Paris. J’avais toujours en tête l’idée de relancer la radio locale. »
« Quand il se passait quelque chose dans le secteur, les gens avaient l’info par les ondes. Il faut vraiment une radio sur ce territoire. »
Noël Jossant, animateur radio
Durant la campagne électorale pour la mairie de Saint-Pol, Noël Jossant a participé à une réunion publique de Benoît Demagny où il a exposé son projet : « Le candidat demandait aux gens ce qu’il manquait selon eux dans la ville. J’ai proposé de relancer FMT. Tout le monde a approuvé. J’ai passé vingt-six ans à Paris et quand je suis revenu à Saint-Pol, j’ai été choqué par le nombre de commerces fermés. J’avais l’impression que la ville était en train de mourir. Dans mon souvenir, ce n’était pas comme ça et la radio participait à la vie locale. Quand il se passait quelque chose dans le secteur, les gens avaient l’info par les ondes. Il faut vraiment une radio sur ce territoire. » Le candidat Demagny et son équipe ont bien noté la suggestion et l’adjointe Karine Descamps a rappelé l’animateur pour lui apporter le soutien de la ville dans sa démarche : « Je voulais lancer le projet, mais je ne savais pas comment m’y prendre. Avec Karine Descamps, on a contacté le CSA pour essayer de récupérer la fréquence 95.2. Virgin Radio a repris Europe 2 et occupe cette fréquence qui est restée libre après 2007. »
« La radio doit faire découvrir de nouvelles musiques. Si un DJ du coin veut venir mixer un soir, on lui ouvrira les ondes. On peut aussi diffuser des artistes du coin. »
Noël Jossant, animateur radio
Noël Jossant n’aspire pas à prendre le micro mais souhaite l’ouvrir à tous, aussi bien pour la programmation musicale que pour des émissions originales. La radio historique du Ternois avait pour slogan “Osez la différence” et Noël reste fidèle à cet esprit : « Toutes les radios passent la même musique. Il faut du neuf, c’est ça qui marchait sur FMT à l’époque. Le vendredi soir, c’était Technosound pendant trois heures, on n’entendait pas ça ailleurs. La radio doit faire découvrir de nouvelles musiques. Si un DJ du coin veut venir mixer un soir, on lui ouvrira les ondes. On peut aussi diffuser des artistes du coin. Je pourrais prendre un créneau de temps en temps pour passer de la synthwave, mais j’ai vraiment envie de laisser la place aux jeunes qui veulent se lancer. » Outre la musique, l’instigateur du renouveau de la radio aimerait développer des émissions autour de l’actualité et la promotion de la vie locale (NDLR : le Gobelin pourrait même se retrouver sur les ondes) : « En plus de diffuser de la musique, on pourra laisser la parole aux habitants, faire de la publicité pour les commerces, des reportages. Pour l’instant, je n’ai rien de concret. On a vraiment envie de récupérer cette fréquence 95.2, mais il faudra du monde pour la faire vivre. » Fort du soutien de la ville de Saint-Pol, Noël Jossant s’est lancé à la recherche des fondateurs et derniers animateurs de la radio locale, mais il compte surtout sur les talents et acteurs locaux pour ressusciter la structure et faire revivre le canal historique du Ternois. Et lorsqu’on l’emmène à Siracourt pour une photo au pied de l’antenne relais et des anciens studios de la radio, c’est Noël : « Je n’étais jamais venu. J’ai l’impression de marcher dans les pas des anciens. »
En attendant de retrouver le 95.2, Noël Jossant s’entraîne sur la toile :
http://maxifm.free.fr/