Saint-Pol : journée chargée pour l’hôpital des doudous installé à l’école Pignion

« Bonjour ! Bienvenue à l’hôpital des doudous ! » Deux infirmières accueillent avec le sourire les patients, en commençant par le désormais rituel test PCR : la moitié des doudous ont le covid ! Ils ne doivent pas trop s’approcher de leurs congénères pour l’instant, mais ils seront bien évidemment pris en charge comme les autres, selon leurs pathologies. Celle de Spiderman est évidente : fracture du dos ouverte. D’autres sont moins visibles et les enfants doivent décrire les symptômes : « Lilo a une otite » ; « Minnie a mal à la tête » ; quant à Chase, il s’est blessé lors d’une virée avec la Pat’Patrouille.

Les infirmières prennent les informations, les consignent dans le carnet de santé qu’elles remettent à chaque élève, avant de les orienter vers la salle d’attente qui ne désemplit pas. Un médecin généraliste, spécialisé en nounoursologie, pose un premier diagnostic, effectuant au besoin une radio : les pattes cassées sont récurrentes dans la vie trépidante des doudous. Chat et Panda repartiront avec une attelle, Mickey avec un gros bandage sur la tête. Il a même fallu réaliser un accouchement en urgence de la Reine des Neiges ! Au laboratoire, une piqûre permet d’effectuer un bilan sanguin et les enfants découvrent quels sont les microbes ou virus qui font souffrir leurs compagnons préférés. Pour les cas les plus graves, il faut passer par le bloc opératoire où la chirurgienne opère avec l’aide des enfants. Ensuite, direction les soins infirmiers, puis la rééducation auprès de la kinésithérapeute. Une fois les doudous soignés, les enfants passent à la pharmacie pour qu’ils puissent administrer les médicaments (anti mal de dents, de tête, de ventre, de dos…) ou pommades pour apaiser les bobos. Une infirmière réalise le bilan de sortie avec l’élève pour s’assurer que le parcours hospitalier s’est bien déroulé et lui rend le carnet de santé de son nounours avec quelques bons conseils. Avant de partir, chaque enfant prend la pose avec son compagnon pour se souvenir qu’un passage à l’hôpital n’est pas si dramatique et qu’ils n’ont aucune raison d’avoir peur des blouses blanches ou des piqûres.

L’hôpital des doudous est composé de véritables professionnels : des étudiants de la métropole lilloise intervenant selon leur spécialité. Tout au long de ce vendredi, ils ont accueilli les six classes de l’école maternelle Lucien-Pignion : « Depuis deux ans, les enfants ont entendu parler du covid, ils ont évolué dans une ambiance très anxiogène. On voulait dédramatiser la prise en charge par les blouses blanches, avec une approche plus positive », explique Natacha Goubet, directrice du “Réseau bronchiolite 59-62”. Cette association était également présente à la maison de santé pluridisciplinaire de Gauchin-Verloingt pour une sensibilisation à destination des adultes : « On essaie d’intervenir en amont du besoin de soins pour maintenir le capital santé des patients, notamment dans le cadre du projet gouvernemental “1 000 jours pour une vie”. Il faut savoir que plus de 75% des maladies chroniques des adultes sont liées à de mauvaises expositions lorsqu’ils étaient enfants », précise Natacha Goubet. Des ateliers de sensibilisation étaient proposés autour de différentes thématiques. Tout commence par le lavage des mains, car même après deux ans de pandémie, les bons gestes ne sont pas tout à fait assimilés. La qualité de l’air extérieur mais aussi intérieur est un autre élément essentiel de la prévention, avec une règle simple : aérer la maison dix minutes quotidiennement. Un autre stand concernait la prévention des risques liés au tabac, notamment au tabagisme passif qui fragilise les enfants. Des professionnels étaient également présents pour évoquer la périnatalité, la vaccination, les risques liés à l’alimentation ou à l’exposition aux écrans. « Nous organisons régulièrement des événements autour de la prévention, en lien avec les maisons de santé du Nord et du Pas-de-Calais. Notre autre activité consiste à proposer des permanences de soins en kinésithérapie respiratoire pédiatrique, les week-ends et jours fériés. Au total, quatre cents professionnels font partie de notre réseau, ce qui permet de soulager les urgences, d’apporter une réponse de proximité et de faire des économies de santé : une consultation ne coûte que dix-sept euros, contre près de mille euros pour un passage aux urgences », détaille Natacha Goubet, qui insiste sur la nécessité de surveiller et d’améliorer l’environnement des enfants dès la naissance, puisque selon le précepte : mieux vaut prévenir que guérir.


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