Plus de 90% du lait d’Ingredia issu de vaches gavées aux OGM

Depuis le 1er octobre, l’entreprise laitière Ingredia dispose d’un lait sans OGM. Baptisé Via Lacta, le produit est présenté en détail dans un communiqué de l’entreprise. Le développement du « premier lait éco-responsable en France » et sans OGM constitue une excellente nouvelle pour les consommateurs, ainsi que pour les producteurs qui vont bénéficier d’un prix minimum garanti. Si le lancement d’un lait sans OGM est un événement, cela signifie que le reste du lait est issu de vaches nourries aux OGM.

Du soja OGM produit au Brésil et entraînant la déforestation

Via Lacta va représenter « 30 millions de litres de lait sur les 415 millions collectés », auxquels s’ajoutent les 2 millions de litres pour le lait bio. Pour le reste, soit plus de 90 %, il s’agit de « lait conventionnel », issu de vaches nourries aux OGM. « Aujourd’hui, nous sommes dans un système global, explique Sandrine Delory, directrice générale d’Ingredia-Prospérité Fermière. Via Lacta permet d’éviter d’avoir des cargos de soja produit au Brésil qui viennent alimenter le Ternois. De plus, la production du soja entraîne la déforestation, ce qui a un impact direct sur le Brésil et sur toute la planète. » Le nouveau lait Via Lacta s’affranchit de l’importation de soja OGM, mais les vaches qui n’ont pas la chance de participer au projet continueront à absorber quantité d’organismes génétiquement modifiés venus de l’autre bout du monde. Autre engagement de Via Lacta : le bien-être animal. Le cahier des charges prévoit « une surface minimum de pâturage de 15 ares par vache accessible 170 jours par an », ainsi qu’un élevage sur paille l’hiver, lorsque les bêtes sont à l’étable. Pour les autres vaches, pas de pâturage ou de paille garantis. Via Lacta ne met pas en avant de bienfait pour la santé, ce qui aurait condamné le lait issu de vaches nourries aux OGM.

« Tout le monde n’aura pas les moyens de consommer bio. »

Sandrine Delory ne manque pas d’arguments pour promouvoir son nouveau lait Via Lacta, mais doit faire le grand écart pour défendre l’essentiel de la production d’Ingredia. « Je ne vais pas critiquer le lait conventionnel et scier la branche sur laquelle nous sommes assis. Il faut nourrir la planète et tout le monde n’aura pas les moyens de consommer bio. Chacun est libre d’acheter ce qu’il veut. »

Les consommateurs vont devoir patienter avant de pouvoir goûter Via Lacta, puisqu’il n’est pour l’instant proposé que dans certains Gamm Vert et O’Tera. Au magasin Gamm Vert d’Herlin-le-Sec, pas de bouteilles de Via Lacta en rayon pour l’instant : « Trois clients m’en ont déjà demandé, mais nous n’en avons pas encore », explique une vendeuse. En revanche, le lait conventionnel figure en bonne place. Aucune mention de la présence d’OGM sur les bouteilles, mais une étiquette vantant « des produits de qualité qui n’ont pas à rougir de leur traçabilité. A boire sans modération. »

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