Olivier Touron, photographe hors champ à la rencontre d’Héricourt et de ses habitants

« Certains journalistes racontent des histoires avec des textes. Moi, c’est avec mon appareil photo. » Photographe professionnel, Olivier Touron est déjà venu à plusieurs reprises à Héricourt pour des reportages sur la ruralité. Aujourd’hui, il souhaite prendre le temps de rencontrer les habitants du village : « On court toujours après l’actualité. Ici, l’objectif est de faire le contraire : c’est parce qu’il ne se passe rien de spécial que j’ai envie de m’arrêter à Héricourt. Je viens chercher le quotidien d’un village dans ce qu’il peut avoir d’universel. J’ai déjà photographié Monsieur le Maire et sa famille. Maintenant, je voudrais me pencher sur tout le village, réaliser des portraits, saisir des instants de vie, montrer ce que vous vivez dans vos familles. »

« Il veut mélanger des gens d’Irak avec des gens d’Héricourt ! »

Le photographe a profité de la cérémonie des vœux pour présenter son projet : passer quelques jours à Héricourt, deux ou trois fois au cours de l’année, et partager le quotidien des habitants. L’ensemble débouchera sur une exposition, voire sur un reportage dans l’un des journaux avec lesquels il collabore. Olivier Touron a présenté son travail aux habitants, retracé sa carrière débutée en Irak en 1999 pour VSD : « Je voyage partout dans le monde, mais on n’est pas obligé d’aller loin pour trouver des histoires à raconter. Je suis né en banlieue parisienne et j’habite aujourd’hui à Tourcoing : j’ai grandi dans le béton et je vis dans la brique. Je n’ai jamais passé beaucoup de temps à la campagne. » Marc, le doyen du village, s’esclaffe : « Il veut mélanger des gens d’Irak avec des gens d’Héricourt ! » Olivier Touron sourit et s’explique : « Ce sont justement les gens qui m’intéressent. Qu’ils soient d’Irak ou d’Héricourt, ils sont tout aussi intéressants. J’ai envie de montrer des choses positives, de parler de personnes qui se bougent et essaient de trouver des solutions. »

« Ce projet est l’occasion de prendre de la hauteur, de réfléchir à notre identité »

Le photographe a été séduit par l’engagement de Mickaël Poillon qu’il a rencontré à plusieurs reprises pour ses reportages. « J’ai eu l’occasion de l’accueillir à la ferme et une amitié s’est nouée, raconte le maire. Je suis toujours bluffé par son travail, c’est un honneur pour nous de l’accueillir. Il n’est pas venu ici par hasard, il a senti qu’il y avait de la vie au village. Ce projet de photos est l’occasion pour nous de prendre de la hauteur, de réfléchir à ce qui fait notre identité. » D’abord timides, les habitants jettent finalement les premières idées : « Il faut voir le jardin de Bernadette et celui de Gaston. On a deux gîtes aussi. Il y a des choses à découvrir, on a tous des choses différentes à raconter. Ça fera des souvenirs pour Héricourt, pour nos enfants et nos petits-enfants. » Dès la fin de la cérémonie, le photographe a débuté son travail de rencontre en partageant un verre et une part de galette avec l’assemblée. Marc, coiffé d’une couronne, doyen et roi du village, sera le premier cliché d’une longue série.

http://www.oliviertouron.fr/

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