Nédonchel : le cauchemar recommence

Un centre d’accueil ouvrira jeudi dans l’ancienne maison de retraite. Il recevra des migrants, essentiellement de Calais, pour quelques jours, voire semaines, le temps d’examiner leur situation et de les orienter vers les structures ad hoc. Le centre sera géré par la Vie Active, déjà en charge des sites Croisilles et Troisvaux. Les migrants seront moins de soixante dans un premier temps, mais pourraient être plus nombreux si les températures venaient à chuter fortement. La convention initiale est signée pour six mois et le secrétaire général de la préfecture s’est engagé à évacuer les lieux dès que la mairie aura besoin des locaux. La préfecture assure que la gendarmerie assurera des patrouilles aux alentours, avec points de situation fixes.

Lors du conseil municipal de Nédonchel de mardi, les élus se sont opposés au projet de réaffectation de l’ancien Ehpad par neuf voix contre et deux pour. Qu’importe, l’installation du centre d’accueil a été décidée par la préfecture. Dans ses petits souliers, le maire n’a quasiment pas pris la parole, laissant le secrétaire général de la préfecture, Marc Del Grande, affronter les questions des citoyens massés dans la salle exigüe de la mairie. La principale préoccupation concernait la sécurité des enfants, dont l’école est située à quelques mètres du futur centre. Le secrétaire général de la préfecture a indiqué que la gendarmerie passera lors des ramassages scolaires. Il s’est voulu rassurant en s’appuyant sur les exemples de Croisilles et Troisvaux, où les centres d’accueil n’ont causé aucun désagrément.

« Si vous connaissez un Français qui a besoin d’être mis à l’abri, on le fera. »

Le maire de Troisvaux était présent pour témoigner de son expérience : « Je comprends votre inquiétude, c’était la nôtre lorsqu’on nous avons découvert le projet de centre d’accueil. Comme vous, j’ai souhaité avoir des garanties sur la sécurité. » Huit mois après l’arrivée des premiers migrants dans sa commune, Charles Torchy assure que la cohabitation ne pose aucune difficulté. « Et on laisse crever les Français qui sont à la rue », l’interrompt un membre de l’assistance. L’occasion est trop belle pour le maire de Troisvaux : « Justement, à Belval, nous faisons des maraudes et nous hébergeons des personnes à la rue. » Josette Edouart, vice-présidente de la communauté de communes, et le secrétaire de la préfecture, ont d’ailleurs rappelé que toute situation d’urgence pouvait être signalée au 115 : « Si vous connaissez un Français qui a besoin d’être mis à l’abri, on le fera. »

L’argument opposant migrants et Français est néanmoins repris par une large partie politisée de l’assistance. La conseillère régionale FN, Marie-Christine Bourgeois, a fait spécialement le déplacement à Nédonchel, où elle a retrouvé moult sympathisants, dont une candidate malheureuse aux dernières cantonales. La plupart n’habitent pas Nédonchel mais n’ont pas manqué de se faire entendre, qualifiant les élus et représentants de l’État de « traîtres », les accusant d’avoir « vendu la France », ou évoquant le grand remplacement : « Je n’ai pas envie de voir ma campagne dénaturée. Qu’est-ce qu’on fera quand on sera en minorité ? » Marc Del Grande n’a pas répondu à cette question, ni à celles demandant si les migrants avaient un carnet de vaccination ou le SIDA. Fort de son expérience à Troisvaux, Charles Torchy s’est efforcé de rassurer l’auditoire : « Avec le recul, je ne regrette rien, bien au contraire. Quand les migrants arrivent, on leur explique que c’est important d’être souriant, de dire bonjour. » « Moi, je vais leur péter la gueule », ricane un spectateur.

Questions/réponses

À Norrent-Fontes, plusieurs commerces ont fermé à cause du camp de migrants

Nous ouvrons des centres d’accueil pour éviter les camps tels que celui de Norrent-Fontes. Nous voulons faire le contraire de ce qui existait à Norrent-Fontes.

Pourquoi ne pas faire ce centre dans de grandes villes comme Béthune ?

Des demandeurs d’asile sont hébergés dans les grandes villes de la région. Arras et Béthune en accueillent beaucoup.

Le maire pouvait-il refuser le projet ?

Juridiquement, non. Le conseil municipal peut donner un avis consultatif.

Pouvez-vous garantir la sécurité de nos enfants ?

Je vous la garantis.

Est-ce que des enfants de migrants seront scolarisés ?

Non. Ce sont surtout des hommes et nous ne devrions pas accueillir de familles.

Où vont-ils aller la nuit ? Seront-ils enfermés ?

Non, ils seront libres, mais encadrés par du personnel de la Vie Active qui sera présent en permanence.

Des parents pourraient retirer leurs enfants de l’école, ce qui entraînerait des fermetures de classes.

Pour les écoles, nous regarderons les situations avec beaucoup de bienveillance.

Brèves de conseil :

Et les SDF français, on les laisse dehors ?

On n’est pas racistes, mais…

Ils vont se promener, s’installer à nos terrasses de café.

J’ai un jardin, je n’ai pas envie de me faire voler.

Ils vont polluer la vie du village.

Les pompiers se font agresser de nos jours. Est-ce qu’ils vont encore venir ici ?

À Belval, un migrant a été mordu par un chien : C’est le chien qui est mort !

Les amener à Pernes ? Ça va pas, non ? Je vais les amener à l’autoroute pour aller à Calais.

Moi, je vais leur péter la gueule.

Les Français sont punis et pas eux.

Ce pays doit être détruit et dénaturé : il y a un lobby de l’immigration qui réprime les gens qui n’en veulent pas. C’est un auto-suicide du pays.

Vendus ! Traîtres ! Vous vendez la France !

C’est payé par des Français pour des étrangers.

Vous avez arrêté le Général Piquemal, un gars qui a été à la guerre, vous l’avez traîné par terre.

Ils n’ont pas de papiers ? Ils n’ont rien à faire ici. Si je roule à 60 km/h au lieu de 50 km/, je suis en infraction. Eux, c’est pareil.

Les mettre à l’abri ? C’est nous qui allons nous mettre à l’abri.

Est-ce qu’ils auront un carnet de vaccination ? Est-ce qu’ils n’ont pas le SIDA ?

Des courageux qui ont quitté leur pays plutôt que de le défendre.

Même s’ils restent quinze jours, c’est quinze jours de trop. Monsieur le Maire, démission !

Les Français, on les laisse crever à cause de tous ces petits branleurs autour de la table.

On sait ce que c’est, des fonctionnaires !

La sécurité, on va la faire nous-mêmes.

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