Monchy-Breton : trois jours de Transes pour la génération Marie-Grauette

« Ce qui est vraiment chouette, c’est que des jeunes viennent aujourd’hui au festival qu’ils ont découvert avec leurs parents. C’est un rendez-vous qui est attendu », constate Benoît Bloquet, de l’association des Transes de Marie-Grauette. Depuis vingt ans, le festival s’est imposées comme l’un des rendez-vous incontournables de la rentrée. Après deux reports pour cause de pandémie et une délocalisation à Calonne-Ricouart l’année dernière, cette 18e édition marque le retour du festival à Monchy-Breton dans sa configuration classique, avec trois jours de festivités pour petits et grands, et toujours une programmation originale, diversifiée et pleines d’artistes à découvrir : « On avait même envisagé de sortir une affiche sans les noms, pour que les gens viennent pour la découverte, s’amuse Benoît Bloquet. On s’efforce de programmer des amateurs de talent avec des professionnels avec un rayonnement national, voire international. Nous sommes bien conscient qu’on propose une programmation différente, avec des choses qu’on n’a pas l’habitude d’entendre. Il faut être curieux ! »

Le retour de l’après-midi des enfants et une soirée musicale tous horizons

Les festivités s’ouvriront avec une soirée années 80 pas comme les autres : « Sortez vos bandanas, vos coupes mulet et vos t-shirts Waïkiki fluos ! Fluo Sauvage est un groupe de Lille qui reprend les tubes endiablés des années 80 pendant trois heures. C’est un spectacle qui se danse à fond ! On a eu l’occasion de les voir et on a trouvé ça super. On s’est dit que ce serait un bel hommage aux bals montés comme le Vénus ou le Kes-West qui tournaient dans les villages. Marie-Grauette fête ses dix-huit ans, ce sera son premier bal ! » Deux DJ, Jean-Michel Gamelle et Fourdi Vinyl Set, prendront place derrière les platines pour ouvrir et fermer cette première soirée. Si Marie-Grauette a atteint sa majorité, elle est toujours ravie d’accueillir les plus jeunes et cette édition est marquée par le retour de l’après-midi des enfants, le samedi : « On est super contents de pouvoir la proposer à nouveau. On n’avait pas pu l’organiser l’année dernière et c’est un rendez-vous que beaucoup nous demandaient. On retrouvera de nombreux habitués, une ambiance musicale, un goûter et des surprises », annonce Benoît, qui peut d’ores et déjà garantir que les enfants pourront profiter d’un spectacle conté de Coline Morel, d’un atelier musical de l’association Tchiki Pam, d’un atelier culinaire du Car Podium, d’ateliers créatifs avec ATRE et Brigitte qui sera de retour avec ses cartons, ou encore d’un relooking avec le cabinet vintage. De quoi amusez petits et grands, pendant que les artistes se prépareront pour la grande soirée du samedi.

C’est le duo arrageois de Rupture Conventionnelle débutera avec « des reprises de chants ouvriers qui donnent envie de manifester », histoire de réviser pour la rentrée sociale. Place ensuite au rock atmosphérique de Te Koop Te Huur (ex-Softly Spoken Magic Spell) qui devait venir lors de l’édition 2020 : l’équipe des Transes avait alors dû reporter le festival, mais tenait à reprogrammer tous les artistes prévus alors. Dans un autre registre, difficilement définissable, l’artiste Hassan K (voir ci-dessus) envoûtera le public : « Il mélange des styles musicaux très différents, avec des ponts entre l’occident et l’orient. Quand on entend sa musique, on a l’impression qu’il y a dix personnes sur scène, mais il est seul avec ses machines. » Dans un style plus brut, le trio belge René Binamé et les Slugs va sortir le public de sa transe avec du punk furieux. Enfin, le duo d’angevins Alright Mela fera voyager les festivaliers avec son gnaoua electro, enrichi pour cette date de la présence de Jaouad el Garouge au chant : « C’est très dansant, avec un style un peu electro-dub. Ce sera parfait pour poursuivre l’été ! On aura aussi le collectif de DJ Flying Platane qui assurera les interplateaux et le final avec des vinyles qui craquent : leur truc, c’est le rocksteady-ska, on voulait aussi avoir cette couleur musicale », détaille Benoît, enchanté de cette programmation aux genres très variés et qui promet de belles découvertes pour le public. Tout comme la cinquantaine de bénévoles du festival, il ne va pas dormir beaucoup ce week-end puisque le festival se poursuivra dimanche, cette fois chez Tartous & Cie, avec un brunch à partir de midi pour reprendre des forces et écouter les Ch’Titmøulkich, qui avaient inauguré le festival des P’tits sons sur la terrasse début juillet.

Les Ch’Titmøulkich à Tartous Beach

Les Transes de Marie-Grauette mettent également un point d’honneur à valoriser les acteurs du territoire. Ainsi, la bière et la limonade seront issues de la brasserie Deplus, les boissons fournies par George Ricard, les artistes accueillis dans des hébergements locaux… Sans oublier les producteurs locaux qui fourniront les ingrédients pour la restauration assurée le vendredi par l’équipe des Transes et le samedi par le Car Podium (avec une recette surprise). Le retour des Transes à Monchy-Breton marquera-t-il également le retour du public ? Près de quatre cents personnes se pressaient chaque année dans la salle René-Cassin, avant la pandémie. Depuis les habitudes ont changé, mais pour l’association, l’esprit est resté le même : « On tient toujours à proposer de la culture abordable, on veut mélanger le côté populaire et la découverte. Après toutes ces années, on a réussi à installer la musique ici, à Monchy-Breton, en milieu rural. Certains n’avaient jamais vu de concert auparavant ! », se plaît à rappeler Fabienne Boëte. Derrière son comptoir de Chez Tartous & Cie, elle milite depuis une trentaine d’année pour la culture dans le Ternois, avec une équipe de bénévoles fidèles et qui ne cesse de se renouveler avec des jeunes recrues, dont certaines n’étaient pas nées lors du premier festival : la génération Marie-Grauette !


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