En ce premier jour de l’été, la fête de la musique a lancé la saison des concerts chez Tartous & Cie. Mercredi, une quinzaine de musiciens se sont succédés sur la scène ouverte du bistrot de Monchy-Breton avec des groupes d’expérience comme Alambic et Hopkins, les talentueux jeunes de The Tee’t’Show, l’énigmatique Mr Burns, et des artistes plus ou moins occasionnels qui ont pris le micro ou un instrument pour se joindre à la joyeuse sérénade. Même Fabienne a sauté sur l’occasion pour lancer quelques chansons, reprises par l’assistance. La tenancière va d’ailleurs chanter tout l’été, puisque chaque dimanche, un concert sera organisé au carrefour Marie-Grauette. Premier rendez-vous : la deuxième édition de Tartous & the Billys ce 25 juin, en parallèle de la ducasse du village. En pleine bourre cette année (avec notamment le festival off du Hellfest en Loire-Atlantique), les locaux de Nurse’s Dead Body lanceront l’événement avec leur punkabilly frénétique. Ils connaissent bien les lieux pour avoir joué lors de la précédente édition et lors des dernières Transes de Marie-Grauette. En revanche, ce sera une découverte pour les Allemands de The Bloodstrings, qui débarqueront tout juste du festival Jera on Air au Pays-Bas. Ainsi, le nom de Tartous & Cie côtoie ceux des plus grands festivals dans les plannings de tournée !
Neuf autres groupes et artistes ont inscrit Monchy-Breton sur leur agenda estival, puisqu’à partir du dimanche 2 juillet, le festival Les petits sons sur la terrasse va faire son retour au carrefour Marie-Grauette. Ce rendez-vous dominical débutera à midi en extérieur avec – comme son nom l’indique – un concert sur la terrasse, la rue du 8 mai étant bloquée pour que les bambocheurs du dimanche puissent se réapproprier l’espace public et profiter pleinement du soleil, de la restauration, du bar et des artistes. Pas de punk ou de grosses guitares, mais plutôt de la chanson, souvent française, et de la musique harmonieuse. Attention aux faux amis : Cyril Héricourt, qui se produira le 8 août, n’est pas du tout issu du village ternésien homonyme.
En revanche, le trio Ni Dieu, ni Maîtr’onome est bel et bien de chez nous. Pierre Mordacq, Philippe Delabre et Didier Andreau reviendront le 20 août sur la scène de Tartous, de retour d’une tournée estivale qu’ils ont préparé dans le bistrot lors d’une résidence artistique la semaine dernière. Tandis que les clients vaquaient à leurs occupations, les trois musiciens ont répété leurs chansons de Moustaki, Ferrat, Renaud, Lavilliers… Porté par un accompagnement musical de haut vol, Didier incarne les textes de ces anars d’hier qui ont bercé son enfance et formé sa culture, qu’il transmet à son tour au public, notamment aux plus jeunes : « C’est comme ça que je me suis politisé, par la chanson. Si on ne propose pas ce genre de trucs, les gens n’entendront que les discours dominants. La plupart de ces textes n’ont pas pris une ride », constate le chanteur, approuvé par son ébouriffant guitariste : « Beaucoup de ces chansons sont malheureusement encore trop d’actualité. J’ai l’impression de vivre les livres de science-fiction que je lisais à vingt ans, alors que j’en ai soixante aujourd’hui. » Ces trois briscards n’aiment rien autant que de partager leur musique et de faire découvrir les artistes et les textes qui leur sont chers, dans une démarche d’éducation populaire. Rien de surprenant donc à les retrouver au programme des Petits sons sur la terrasse, qui ambitionnent justement d’apporter une proposition artistique alternative au cœur de la campagne. Et avec un tel programme, Monchy-Breton peut s’enorgueillir d’avoir une offre culturelle plus intense que pas mal de villes du secteur. Et on ne vous parle pas encore des Transes de Marie-Grauette qui viendront conclure en fanfare cet été et distribuer quelques grains de bonne humeur pour subsister jusqu’à la saison nouvelle.