Les gilets jaunes du Ternois attaquent leur troisième semaine d’action. Samedi, faute de combattants, ils ont levé le siège en début d’après-midi et se sont accordés une pause le dimanche. Mais pas question pour les plus déterminés d’arrêter maintenant : lundi matin, ils ont filtré l’entrée des camions durant deux heures à la zone industrielle de Saint-Pol, avant d’être invités par les gendarmes à quitter les lieux. Ils se sont ensuite retrouvés l’après-midi au rond-point de Grand-Camp, sur le territoire de Saint-Michel-sur-Ternoise. Ce lundi après-midi, ils sont encore une quinzaine, à peu près toujours les mêmes, et arrêtent les camions quelques minutes, tout en laissant passer les voitures. De part et d’autre du rond-point, deux files d’une quinzaine de poids lourds sont à l’arrêt. Tout se déroule dans le calme, les gendarmes ont levé leur surveillance permanente. Beaucoup de camions et automobilistes affichent leur soutien, un retraité bien remonté s’arrêtant même pour encourager les manifestants à poursuivre le mouvement et même à en finir avec “l’autre abruti”. Les gilets jaunes sourient mais contiennent leur colère. Sauf Hervé qui, en plus du gouvernement et du président, en veut aux élus locaux : “Depuis qu’on a lancé le mouvement, on n’a jamais vu le maire de Saint-Pol ni un adjoint. Ils pourraient au moins venir voir comment ça se passe, faire remonter nos demandes, mais aucun n’a pris la peine de discuter avec nous.” L’invitation est lancée et les gilets jaunes annoncent d’ores et déjà leur intention de continuer leur mouvement : “Sauf si Macron se décide à nous écouter, mais là, il ne veut même pas parler à la population.” “Tu rêves, toi. Noël, c’est pas avant le 25 décembre !”, ironise un compagnon.
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