Investi le week-end dernier par la Nouvelle union populaire, écologique et sociale – NUPES, Eric Cagnache a aussitôt lancé sa campagne électorale en se rendant lundi sur le marché de Saint-Pol (notre photo), après une visite la veille à la brocante et à la cérémonie du 8 mai de Frévent. Bien que portant la bannière de l’union de la gauche, il est seul à distribuer le tract à l’effigie de Jean-Luc Mélenchon, avec une invitation à envoyer le tribun à Matignon. Pour Eric Cagnache, la première mission est de combler un manque de notoriété sur la première circonscription, alors qu’il réside à Doullens, où il enseigne les mathématiques au lycée public. « Ce n’est qu’à quatre kilomètres de la circonscription, je suis quand même du coin, je ne viens pas de Marseille ! Je connais les militants locaux », assure celui qui représentera la NUPES pour La France Insoumise. En effet, lors des négociations, le mouvement de Jean-Luc Mélenchon a récupéré la première circonscription : « Les discussions ont eu lieu au niveau national. Jean-Luc Mélenchon a recueilli 15 % des voix dans la circonscription au premier tour de la présidentielle. On sent une dynamique de notre côté et l’aspiration à l’union est forte », estime le candidat.
La NUPES ne fait pas que des heureux à gauche
Néanmoins, d’autres à gauche ne sont pas de cet avis : ainsi, le socialiste Michel Flahaut a annoncé qu’il serait également candidat, même s’il n’est pas investi par son parti. Le village d’Haplincourt sera donc représenté par son maire, mais aussi par Virginie Lecluse, suppléante d’Eric Cagnache. Du côté du Parti Communiste, il a fallu quelques jours pour avaler la pilule NUPES. Raphaël Mequignon, qui avait ramassé le drapeau de la gauche lors des départementales pour le canton de Saint-Pol, s’était positionné pour les législatives avant l’accord politique de l’union de la gauche. Mercredi soir, il s’est résigné à suivre la ligne du parti : « J’ai fait le choix de la raison et je retire ma candidature. Même si je respecte cet accord, il entraîne une certaine frustration et une incompréhension. Je déplore que la France Insoumise n’ait pas pris en compte l’engagement, l’ancrage dans le territoire, en prenant le risque de mettre en péril l’espoir d’une majorité pour de grandes réformes sociales et démocratiques. Elle s’est attribuée un maximum de circonscriptions, quitte à parachuter des candidats (par exemple de la Somme) dans des circonscriptions où d’autres personnalités de gauche sont en position plus favorable. » Encore plus à gauche, Lutte ouvrière sera également de la partie avec la candidature de l’arrageoise Marie Berthoud.
Bruno Duvergé est prêt à rempiler et conserve Ingrid Gaillard en suppléante
Avec une candidature dissidente, une autre d’extrême-gauche et vu les résultats des derniers scrutins, l’union de la gauche ne part pas favorite dans la première circonscription, mais elle pourra figurer au second tour si elle atteint 12,5 % des inscrits : « Tout dépendra de la participation. Beaucoup pensent que la présidentielle est jouée, mais si Emmanuel Macron n’a pas suffisamment de députés, il ne pourra pas gouverner », rappelle le candidat de la NUPES, qui espère ravir le siège de Bruno Duvergé. Le député sortant est candidat à sa réélection et conserve comme suppléante Ingrid Gaillard – maire de Flers, vice-présidente de TernoisCom et conseillère départementale pour le canton de Saint-Pol. Autre député sortant candidat : Emmanuel Blairy pour le Rassemblement National. Il siège en tant que député de la troisième circonscription (une partie du Lensois) depuis le début de l’année, suite au décès de José Évrard. Il ne faudrait pas non plus oublier Les Républicains qui, malgré la bérézina de Valérie Pécresse à la présidentielle, restent bien ancrés localement : la droite classique sera ainsi représentée par Marie Bernard, maire de La Cauchie depuis 2014. Six prétendants sont donc d’ores et déjà connus pour la première circonscription et d’autres pourraient encore émerger, le dépôt des candidatures officielles étant ouvert du lundi 16 au vendredi 20 mai. Un candidat de Reconquête pourrait ainsi émerger, Eric Zemmour ayant assuré que son parti serait présent dans toutes les circonscriptions.