Le meilleur reste à venir : on rit de ses chagrins quand on possède un bon copain

Avant de rallumer la salle pour accueillir les réalisateurs du film Le meilleur reste à venir, l’équipe du Régency attend la fin du générique, histoire que chacun puisse discrètement sécher ses larmes et se remettre de ses émotions. Alexandre de la Patellière et Matthieu Delaporte sont venus présenter leur dernier film qui met en scène Patrick Bruel et Fabrice Luchini dans une histoire évoquant une amitié indéfectible. Un scénario qui fait écho à la vie des deux cinéastes, qui se retrouvent derrière la caméra sept ans après le succès sur les planches et sur les toiles du Prénom, mais aussi à la disparition de l’actrice Valérie Benguigui, emportée par un cancer du sein en 2013. En effet, Le meilleur reste à venir raconte les retrouvailles d’Arthur (Fabrice Luchini) et César (Patrick Bruel), deux amis d’enfance qui se sont perdus de vue depuis vingt ans. Trente-cinq ans après le film P.R.O.F.S, le film marquait aussi les retrouvailles entre deux acteurs devenus entre temps des vedettes.

« On a essayé de garder un pied dans l’humour et un autre dans le drame »

Ici, Arthur apprend par erreur que son ami est atteint d’un cancer et n’a plus que quelques mois à vivre, mais il ne réussit pas à lui annoncer la nouvelle. S’en suit un quiproquo qui va toucher tout l’entourage de deux protagonistes, donnant lieu à des situations cocasses. Dans la salle, les spectateurs rient beaucoup au début du film, puis de moins en moins à mesure que le drame prend le dessus sur la comédie, jusqu’à tirer quelques larmes aux plus sensibles. « On a essayé de garder un pied dans l’humour et un autre dans le drame, sans aller trop loin dans l’un ou l’autre », explique Alexandre de la Patellière. Pour réussir à maintenir ce fragile équilibre tout au long du film, les deux scénaristes ont écrit des dialogues précis et ciselés, relevant parfois plus du théâtre que du cinéma : « Certaines scènes sont vraiment métronomiques, comme au théâtre. Fabrice Luchini apprend tout par cœur, on a laissé assez peu de places à l’improvisation, mais on s’est amusés à déstabiliser les acteurs pour avoir des moments plus spontanés », sourit Matthieu Delaporte. Le résultat donne lieu à des échanges savoureux entre deux personnages que tout oppose, entre un Luchini sérieux et dans la maîtrise et un Bruel déluré : « On s’est appuyés sur le côté enfantin de Patrick. Il était très angoissé à l’idée de jouer une scène où son personnage rencontre son père. C’est la première scène qu’on lui a fait tourner, pour qu’il garde cette angoisse mais aussi qu’il soit ensuite totalement libéré pour le reste du tournage. » Ainsi, Patrick Bruel excelle dans le rôle de l’adolescent attardé, Fabrice Luchini dans celui de l’adulte guindé, presque empoté lorsqu’il doit évoquer le cancer de son ami. En résulte une comédie dramatique assez classique dans sa forme, plutôt bien sentie dans le fond, confirmant qu’on peut rire de tout, à condition d’avoir le talent pour le faire.

Prochaines séances au Régency.

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