La chirurgie condamnée et l’accueil d’urgence en sursis jusqu’à la fin d’année

Les craintes des salariés de la polyclinique du Ternois étaient bel et bien fondées. Le bloc opératoire de la polyclinique du Ternois cessera ses activités au plus tard à la fin de l’année 2018. Quant à l’accueil non programmé, il est maintenu également jusqu’à la fin de l’année (grâce à une enveloppe de 250 000 euros débloquée par l’ARS), mais son avenir reste incertain.

« La chirurgie n’a pas d’avenir à la polyclinique du Ternois »

Néanmoins, la direction de la polyclinique se veut rassurante pour les salariés : « Dix-sept salariés sont concernés par l’arrêt de la chirurgie, mais tous se verront proposer un reclassement dans les autres établissements du groupe hospitalier AHNAC, prioritairement à Divion », annonce Patrick Dewasmes, président de la polyclinique, qui souligne que les salariés reclassés bénéficieront d’une meilleure convention collective. L’activité du bloc opératoire s’éteindra à petit feu, à mesure que les chirurgiens quitteront l’établissement : « Nous les rencontrerons la semaine prochaine pour leur exposer la situation. Ce sont des libéraux et ils sont libres de rester ou de partir, mais nous les invitons à s’orienter vers la polyclinique de Divion. Malgré tous nos efforts, l’activité de chirurgie est trop faible et n’a pas d’avenir au sein de la polyclinique du Ternois sans financements extérieurs », explique Patrick Dewasmes.

« Si nous n’avons plus de financements de l’ARS, nous devrons réétudier la situation »

Situation similaire pour l’accueil non programmé : assuré jusqu’à la fin d’année, sa survie dépendra ensuite de financements complémentaires. Rien ne garantit que l’Agence régionale de santé – ARS – continuera de mettre la main à la poche éternellement, même si elle considère que le territoire est en « zone de revitalisation rurale ». « Nous souhaitons maintenir l’accueil non programmé, mais si nous n’avons plus de financements de l’ARS, nous devrons réétudier la situation », confirme le président de l’établissement.

La polyclinique du Ternois va devoir adapter ses activités. « Les consultations seront toujours effectuées ici, mais les patients seront ensuite orientés vers Divion ou Arras pour les opérations, explique le directeur délégué, Maxime Decroix. L’ARS a validé nos nouvelles orientations. Le service de soins de suite et de réadaptation – SSR polyvalent va passer de neuf à trente lits, et le SSR spécialisé va pouvoir accueillir de nouveaux types de pathologies. » Jusqu’à présent limité aux pathologies de la colonne vertébrale, le SSR spécialisé s’ouvrira à toutes les pathologies liées à l’appareil locomoteur grâce, notamment, à la balnéothérapie qui a bénéficié de récents investissements. « Nous allons travailler avec le groupe pour orienter les patients vers la polyclinique de Saint-Pol », assure Patrick Dewasmes. Autrement dit, les patients seront opérés à Divion ou dans les autres établissements, puis envoyés à Saint-Pol pour la fin de l’hospitalisation et la rééducation.

« Il reste d’autres activités pour faire vivre la polyclinique »

Une réflexion plus large est engagée à l’échelle du territoire avec l’ARS, le centre hospitalier du Ternois, la maison médicale de Gauchin-Verloingt et la communauté de communes afin de définir un projet de santé : TernoisCom a ainsi missionné un cabinet d’études qui doit rendre ses conclusions à l’automne. Administrateur de l’AHNAC, Francis Parent assure son attachement à une offre de soins de proximité : « La polyclinique a vocation de rester à Saint-Pol, sinon les patients n’auront d’autre choix que de partir vers d’autres structures plus éloignées. On essaie de tout faire pour sauver l’établissement. S’il est impossible de maintenir le bloc opératoire, il reste d’autres activités pour faire vivre la polyclinique. »

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